Le Club de Paris, un groupe informel de créanciers publics, a mis en garde contre le niveau élevé d'endettement des pays en développement, soulignant l'urgence de mesures pour éviter des effondrements et des crises de dette généralisée à l'avenir.
Dans un communiqué publié mercredi à l’issue de leur réunion annuelle, le Club et l'Institute of International Finance (IIF), qui regroupe des banques et fonds d'investissements, ont souligné dans ce "contexte de vulnérabilités croissantes liées à une hausse de l'endettement des pays en développement", l’engagement des créanciers officiels et privés "à promouvoir une plus grande transparence et une plus forte soutenabilité de la dette".
"Un nombre élevé de ces pays fait face à des risques accrus de surendettement, sous l'effet d'une augmentation du stock de leur dette publique et le recours accru à des instruments de dette plus variés et plus complexes", ont-ils observé.
Les participants à la réunion se sont penchés notamment sur le cas de plusieurs Etats d'Afrique sub-saharienne en situation de surendettement ou de risque de surendettement, ainsi qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes.
"C'est maintenant qu'il faut qu'un certain nombre de décisions soient prises" aussi bien du côté des pays débiteurs que des prêteurs "pour éviter qu'on ait des effondrements et des crises de dette généralisée dans les années 2020", estime une source proche du Club de Paris.
Selon cette source, un "mur de remboursement de la dette obligataire" va se présenter dans la prochaine décennie, avec des Etats qui vont avoir "à refinancer une dette qui avait été émise à bas taux dans des conditions de taux d'intérêt élevés".
Le Club de Paris œuvre pour trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés à travers un allègement de dette qui les aiderait à rétablir leur situation financière.
Cet allègement de dette peut être obtenu par un rééchelonnement ou, en cas de traitements concessionnels, une réduction des obligations du service de dettes pendant une période définie (traitements de flux) ou une date fixée (traitements de stock).■