La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, célébrée dimanche, vient mettre au pilori un phénomène qui entrave le progrès de plusieurs millions de personnes à travers la planète.
Cette Journée est officiellement célébrée chaque année le 21 mars, pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par le régime de l’apartheid.
Depuis sa proclamation en 1966 par l’Assemblée générale des Nations Unies, cette journée viens rappeler à la communauté internationale l’importance de redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale qui peuvent revêtir diverses formes et parfois même passer inaperçu.
En effet, le racisme et l’intolérance peuvent se matérialiser à travers le refus aux individus des principes fondamentaux d’égalité et se détériorer en incitation à la haine raciale qui peut conduire à des génocides.
Voilà pourquoi la lutte contre le racisme est une question prioritaire pour la communauté internationale et se place au centre de l’action du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. A fortiori, la lutte contre la discrimination sous toutes ses formes est un vecteur de paix et de cohésion sociale, notamment dans le monde moderne où les sociétés sont de plus en plus diversifiées.
Cependant, comme l’a trop souvent montré l’actualité de ces derniers mois, et notamment la crise du Covid-19, les idéologies racistes, les discours de haine, la recherche de boucs émissaires et les actes mortifères qui en sont la conséquence, continuent de mettre en péril la paix dans le monde, a déploré la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
Dans un message publié sur le site de l’UNESCO, Azoulay a estimé que le combat contre le racisme “relève de notre engagement pour la dignité humaine”.
Alors que nous célébrons le 20e anniversaire de la Conférence mondiale contre le racisme de Durban en 2021, nous devons renouveler notre engagement et renforcer nos actions pour lutter contre toutes les formes de discrimination raciale, a-t-elle affirmé.
De nobles objectifs en faveur desquels le Maroc est pleinement engagé, en assurant une mobilisation constante en faveur du combat contre le racisme et la xénophobie.
Dans ce sens, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, Omar Zniber, a souligné en février dernier, lors de la 46ème Session du Conseil des Droits de l’Homme, que “partant de sa conscience responsable, de sa parfaite compréhension des multiples méfaits du racisme, de la xénophobie et de la discrimination en tout genre, le Royaume a toujours fait montre d’un engagement, sans faille, en faveur du respect des principes fondamentaux de la déclaration de Durban”.
Ainsi, le Maroc, qui a abrité le séminaire international sur le suivi du Plan d’action de Rabat relatif à l’interdiction de tout appel à la haine, demeure toujours mobilisé et impliqué dans toutes les initiatives régionales et internationales visant à combattre le racisme et la xénophobie, a affirmé l’ambassadeur, notant qu’à cet égard, le Maroc accueillera le Sommet mondial de l’Alliance des civilisations prévu, initialement pour l’année 2020, dès que le contexte mondial le permettra.
En outre, la célébration de cette année intervient dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024), entrepris par le Conseil des droits de l’homme à Genève lors de sa 43ème session.
Cette décennie a pour but de mettre l’accent sur le fait que les droits humains des personnes d’ascendance africaine doivent être promus et protégés, d’autant que les personnes s’identifiant comme étant d’ascendance africaine et vivant en dehors du continent africain sont très nombreuses et habitent toutes les régions du monde.
Une décennie qui prend donc tout son sens dans le contexte du mouvement Black Lives Matter et de la pandémie de Covid-19, cette dernière ayant agi comme amplificateur des problèmes structurels de la société, de la discrimination notamment.
C’est donc l’occasion de mettre l’accent une fois de plus sur l’éducation, comme moyen permettant de transmettre les valeurs de solidarité, d’empathie et d’altruisme afin que des événements tragiques comme le massacre de Sharpeville ne se reproduise plus.