L'invasion de l'Ukraine par la Russie a secoué brièvement les marchés mais aucune crise financière mondiale ne s'est "matérialisée", a souligné mardi le Fonds monétaire international (FMI), qui pointe néanmoins du doigt l'augmentation des risques.
Dans son dernier rapport sur la stabilité financière mondiale (GFSR), l'institution de Washington observe que l'attaque de Moscou contre son voisin n'est "pas un événement systémique mondial d'un point de vue financier".
Pour autant, ce conflit, qui a débuté le 24 février, teste "la résilience des marchés financiers mondiaux" qui présentaient déjà "des vulnérabilités préexistantes".
Pendant la pandémie, le FMI s'inquiétait des prises de risques excessives sur les marchés qui alimentaient une survalorisation de certains actifs. Il avait aussi mis en garde contre la déconnexion des marchés, qui avait poursuivi leur ascension malgré la crise.
Dans cette dernière étude, les économistes du Fonds notent que s'il n'y a pas eu de crise financière avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, les répercussions de ce conflit "mettent à l'épreuve la résilience du système financier via divers canaux".
Ils citent "les expositions directes et indirectes des banques (...) et des entreprises; les perturbations du marché (y compris sur les marchés des matières premières); l'accélération de la +cryptoisation+ dans les marchés émergents; et d'éventuels événements liés à la cybersécurité". Ils reconnaissent qu'il y a beaucoup de volatilité et d'incertitude.
Et jusqu'à présent, les marchés ont plutôt bien réagi au resserrement des conditions financières mondiales pour juguler l'inflation qui atteint des records. Les prix du pétrole brut et d'autres matières premières ont bondi à l'échelle mondiale depuis le début de l'invasion, tandis que les sanctions occidentales contre Moscou ont accru le risque de défaut de paiement de la Russie dont les répercussions sont incertaines.
Les experts du FMI s'inquiètent en particulier des risques cachés de certains investissements notamment dans des fonds financiers.
(AFP)