Au moins 174 personnes ont été tuées depuis le déclenchement, le 4 avril dernier, des hostilités au sud de Tripoli entre les forces du maréchal Khalifa Haftar et celles du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.
Ces combats ont également fait 758 blessés, selon un nouveau bilan communiqué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans le même temps, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU a fait état sur son compte Twitter de plus de 18.000 personnes déplacées par les combats.
Pour sa part, la mission de l'ONU en Libye (Manul) a rappelé que "le droit humanitaire international interdit formellement de bombarder des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des zones civiles".
"La mission surveille et documente tous les actes de guerre en violation de cette loi afin d'informer le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale", a-elle-il précisé.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a, de son côté indiqué, sur le compte Twitter de son équipe en Libye, avoir délivré du matériel médical d'urgence au ministère de la Santé pour venir en aide aux victimes, dans les zones les plus touchées, à Aïn Zara et Gasr ben Ghachir, au sud de la capitale.
"Alors que la situation sur le terrain se détériore et que le nombre de victimes augmente, les infrastructures sanitaires se trouvent face à un besoin critique d'aide", a-t-il ajouté.
Selon le centre d'analyses International Crisis Group (ICG), un "déploiement plus important de combattants" ou "une intervention militaire extérieure" en Libye pourraient précipiter une "catastrophe humanitaire" dans ce pays.
D'après l'ICG, la prise de Tripoli par l'armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar, n'est pas gagnée d'avance, "en dépit des capacités combatives et du soutien qu'elle reçoit de l'étranger".
Selon le centre d'analyses, "l'ANL pourrait capturer Tripoli (...) à la seule condition que ses adversaires changent de camps ou fuient comme ce fut le cas dans le centre et le sud" du pays.
Il a toutefois jugé que cette perspective était incertaine, "car les deux côtés semblent de force égale sur le plan militaire", soulignant que "les partenaires internationaux de la Libye doivent prendre des mesures urgentes pour éviter que l'escalade actuelle ne se transforme en une bataille destructrice majeure pour la capitale".
Depuis la chute de régime de Mouammar Kadhafi en 2011, des milices rivales s'adonnent à une lutte d'influence pour dominer la capitale et contrôler les institutions et les richesses du pays, plongé dans le chaos.
En plus des combats au sol, les deux camps mènent quotidiennement des raids aériens et s'accusent mutuellement de viser des civils.■