L'ancien président brésilien, Luiz Inácio Lula Da Silva, qui a gouverné le pays entre 2003 et 2010, a remporté les élections présidentielles organisées dimanche dernier, en battant au deuxième tour le président sortant Jair Bolsonaro.
Dans ce scrutin, l'économie était la première priorité pour les électeurs brésiliens. A peine remis de la pandémie et de la flambée du chômage qui en a résulté, ils ont été confrontés à une inflation record qui a laminé le pouvoir d’achat de la population.
Dans l'un des pays les plus inégalitaires au monde, où la flambée des prix est ressentie comme une catastrophe, l’inflation s’est établie à 8,3% en 2021 et devrait être comprise entre 4,7 et 6% en 2022 et 2023, selon le Fonds monétaire international.
En outre, l'alimentation reste un problème majeur pour les 15% de Brésiliens en situation d'insécurité alimentaire contre 4% en 2010 lorsque Lula a quitté le pouvoir.
C’est pourquoi l’actuel président a promis de renforcer l'aide sociale mise en place par ses prédécesseurs et d'effacer une partie de la dette accumulée pendant la pandémie.
L’autre défi auquel Lula doit également faire face, c’est celui de la croissance économique. Selon le FMI, les taux de croissance devraient se situer à 2,8%, 1% et 2%, respectivement en 2022, 2023 et 2024. La particularité du Brésil est que la croissance économique est structurellement faible, s’établissant à 0,3% en moyenne annuelle depuis dix ans, soit 2 fois moins que le rythme de croissance de la population. De plus, elle n’est pas inclusive, ce qui ne favorise pas, de fait, une meilleure redistribution des richesses.
En outre, l’ancien président réélu devra, pour ce troisième mandat, prendre à bras-le-corps un autre problème : les inégalités ethniques et entre les hommes et les femmes. Les inégalités sont également très fortes face au chômage : les femmes et les gens de couleur en souffrent beaucoup plus que les hommes blancs.
Hachem KINANA
