C’est derrière les barreaux que l’emblématique patron de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi passera la fête du nouvel an.
Et c’est l’une des conséquences du système judiciaire japonais, dont les détentions prolongées suscitent aujourd’hui de nombreuses interrogations.
Sans avoir été officiellement inculpé, Ghosn se voit ainsi contraint de rester en prison sur la base de soupçons de crime. Arrêté le 19 novembre dernier à Tokyo, sa garde à vue (jusqu'à 20 jours) est prolongée pour chaque crime soupçonné.
Autant dire que l'ancien président du Conseil d'administration de Nissan n’est pas prêt de respirer le grand air : sa garde à vue a été maintenue jusqu'au 1er janvier au moins, d’autant qu’il fait également face à une allégation d'abus de confiance.
Son ex-bras droit, Greg Kelly, a eu plus de «chance».
Mardi dernier, un tribunal japonais a autorisé sa libération sous caution.
Après plus de cinq semaines derrière les barreaux, Kelly, accusé d'avoir omis de déclarer des dizaines de millions de dollars empochés par son patron, a été relâché moyennant une caution d'environ 635.000 dollars américains.
Sa libération est néanmoins assortie de conditions : d'après les médias japonais, il n’est pas autorisé à quitter le Japon, ni à entrer en contact avec des personnes liées au dossier.
Rappelons que les autorités japonaises reprochent aux deux hommes d'avoir contrevenu aux lois financières en omettant de déclarer des revenus de 44 millions de dollars américains empochés par Ghosn entre 2011 et 2015.
De nouvelles accusations pourraient être portées contre eux concernant 36 millions de dollars américains supplémentaires qui n'auraient pas été déclarés entre 2016 et 2018.
Par ailleurs, Ghosn aurait ainsi utilisé des fonds de Nissan pour payer un homme d’affaires saoudien censé l'avoir aidé à sortir de ses difficultés financières.■