Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a affirmé dimanche qu'il sera "très difficile" pour certains pays d'éviter une récession compte tenu de la conjoncture économique mondiale.
"Pour certains pays, cela va être très difficile. Je pense que le leadership des pays les plus forts est très important", a déclaré Malpass lors d'une apparition dans l'émission "Face The Nation" de CBS, lorsqu'il a été interrogé sur les risques de récession exacerbés par la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Malpass a ajouté que les banques centrales disposent de plus d'outils que lors de la récession de 2008, notant que les "pays les plus forts" sont équipés d'énormes portefeuilles d'obligations qui peuvent être déployés pour relancer l'industrie manufacturière.
"Les États-Unis sont la plus grande économie du monde et peuvent augmenter la production plus que quiconque. Et cela devient donc l'une des variables clés des perspectives", a expliqué Malpass.
"Le monde a besoin de pratiquement tout ce que les États-Unis fabriquent et il doit y avoir un processus pour vraiment stimuler cette production", a-t-il soutenu.
Le président de l’organisation basée à Washington a également estimé que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, devrait moins se concentrer sur la hausse des taux d'intérêt et davantage sur les moyens de faire revenir l'argent aux banques.
"Il dispose de plusieurs outils. L'un est la politique de régulation, la Fed est en quelque sorte un important régulateur des banques.
Donc, laissez les banques prêter davantage", a déclaré Malpass. "Et si elles en avaient plus, elles pourraient prêter et aussi au secteur non bancaire de l'économie américaine. C'est l'un des plus innovants, et il pourrait mettre plus d'argent dans la chaîne d’approvisionnement”, a-t-il soutenu.
Les experts financiers ont averti que les États-Unis pourraient entrer en récession en raison de la forte inflation exacerbée par la guerre russo-ukrainienne.
Le président américain Joe Biden a déclaré dans une interview au début du mois qu'il pensait qu'une récession n'était "pas inévitable", malgré le fait que la Réserve fédérale ait relevé ses taux d'intérêt à leur niveau le plus élevé depuis 30 ans.