Sans grande surprise, Emmanuel Macron rempile pour un deuxième mandat
Les urnes ont livré, ce dimanche 24 avril 2022, leur verdict pour le second tour des élections présidentielles en France. Sans grande surprise, c’est le président sortant, Emmanuel Macron, qui est reconduit pour un nouveau mandat, après un scrutin sanction pour la candidate du Rassemblement National, Marine Le Pen, qui échoue encore une fois au pied de l’échelle, sanctionnée par ses nombreux discours xénophobes, ségrégationnistes et racistes à l’égard de toutes les minorités et tous les étrangers vivant en France.
Emmanuel Macron est passé avec 58% des voix contre 42% pour Marine Le Pen, pour un taux d’abstention aux alentours de 28%.
La candidate du Front National a payé encore une fois lourdement ses positions sur l’Europe, sur la guerre en Ukraine, sur le port du voile et sur les brûlantes questions économiques, un sujet sur lequel elle a de grandes lacunes.
De son côté, le président Emmanuel Macron, qui arrache là une victoire au forceps a été élu pour barrer la route au Front National porteur de valeurs archaïques et dépassées ne réussissant jamais de se débarrasser de ses vieux poncifs et de toute cette mauvaise littérature basée sur le clivage et le rejet des autres. Emmanuel Macron a largement bénéficié, il faut le dire, de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon en grande partie musulman, qui a pesé de tout son poids dans ces élections pour désigner le vainqueur le moins pire dans un climat politique marqué par le rejet et le ras-le-bol général, avec une grave crise économique et politique, des divisions sociales et un manque flagrant de visibilité pour l’avenir de la France, plongée dans un marasme tous azimuts.
D’ailleurs, Emmanuel Macron a affirmé que s’il sort victorieux des urnes ce dimanche, le candidat de La République en Marche à l’élection présidentielle 2022, vouloir faire adopter dès cet été une loi en faveur du pouvoir d’achat. Comment ? C’est là une équation à plusieurs inconnues.
Pour sa part, Marine Le Pen a affirmé qu’elle compte notamment «engager une renégociation» des traités européens et encourager un «rapprochement stratégique entre l’OTAN et la Russie», au sortir de la guerre en Ukraine. Marine Le Pen a, par ailleurs, écarté l’idée d’intégrer Eric Zemmour et sa nièce Marion Maréchal dans son gouvernement.
Marine Le Pen souhaitait également lancer très vite après son arrivée au pouvoir notamment un paquet de mesures pour le «panier des Français», afin de leur rendre «150 à 200 euros par mois de pouvoir d’achat». Parmi ces mesures, la baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur les prix de l’énergie (carburants, gaz, électricité et fioul) et la suppression de la TVA sur un panier de «100 produits essentiels, alimentaires et d’hygiène».
Marine Le Pen a aussi promis de faire sortir la France du commandement intégré de l’OTAN et d’instaurer un nouvel ordre européen, par le biais de la création d’«une alliance européenne des nations, qui a vocation à se substituer progressivement à l’Union européenne», dans laquelle elle inclut la Hongrie et la Pologne.
On comprend bien pourquoi la candidate du Front National perd toujours son pari d’accéder à la plus haute fonction de la République. Avec des idées pareilles, elle n’est pas encore prête pour incarner l’union nationale et le bon voisinage avec l’Europe. Ce qui lui coûte à chaque fois un vote sanction, sans appel.
Il faut aussi souligner ici que ce 24 avril 2022, ce sont environ 48,7 millions de Français qui ont été appelés aux urnes, quinze jours après le premier tour, qui a vu le président sortant arriver en tête des suffrages exprimés (27,85 %), devant la candidate d’extrême droite (23,15%) et le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (21,95 %). L’abstention s’était élevée à 26,31 %.
Par Abdelhak Najib écrivain-journaliste