Les ministres africains des Finances ont appelé à une riposte coordonnée pour lutter contre le nouveau Coronavirus (COVID-19), notant que l'Afrique a besoin d’urgence d’une relance économique à hauteur de 100 milliards de dollars américains.
Les ministres se sont réunis lors d’une conférence virtuelle pour un échange d’idées sur les efforts de leurs gouvernements respectifs en vue de faire face aux impacts sociaux et économiques du COVID-19, indique un communiqué de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA-ONU).
Dans le cadre d’une mesure sanitaire immédiate, une riposte coordonnée est nécessaire dans la logistique et la livraison d’équipements de test.
À cet égard, les ministres soulignent la nécessité de travailler avec l’OMS et les institutions continentales existantes, en particulier l’Union africaine et le CDC en Afrique, tout en utilisant au maximum les systèmes existants et les partenaires de financement, tels que le Fonds mondial.
Une attention particulière devrait être accordée aux États fragiles et aux populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants et ceux qui vivent dans des établissements urbains informels.
En outre, compte tenu des infrastructures sanitaires limitées et du fait que la plupart des produits pharmaceutiques et médicaux consommés en Afrique sont importés, les ministres appellent la communauté internationale à soutenir la modernisation des infrastructures sanitaires et à fournir un soutien direct aux installations existantes, relève la même source.
«En tant que telle, l’exonération de tous les paiements d’intérêts, estimée à 44 milliards de dollars américains pour 2020, et l’extension possible de la dérogation à moyen terme, fourniront un espace fiscal et des liquidités immédiats aux gouvernements, dans leurs efforts visant à lutter contre la pandémie de COVID-19», souligne le communiqué.
L’exonération des paiements d’intérêts devra inclure non seulement les paiements d’intérêts sur la dette publique, mais également sur les obligations souveraines.
Pour les États fragiles, les ministres conviennent de la nécessité d’envisager l’exonération de capital et d’intérêts et d’encourager l’utilisation des installations existantes de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque africaine de développement (BAD) et d’autres institutions régionales.
En outre, les ministres soulignent la nécessité de soutenir le secteur privé et de protéger plus de 30 millions d’emplois à risque, en particulier dans les secteurs du tourisme et des compagnies aériennes à travers le continent.
Dans d’autres secteurs essentiels, notamment l’agriculture, les importations et les exportations, les produits pharmaceutiques et les services bancaires, les ministres conviennent que tous les paiements d’intérêts et de capital sur la dette des entreprises, les baux, les facilités de crédit accordées, les mécanismes de refinancement et les mécanismes de garantie devront être utilisés pour exonérer, restructurer et fournir de la liquidité en 2020.
Une ligne de liquidité devra également être mise à la disposition du secteur privé pour garantir la continuité des achats essentiels et que toutes les PME dépendantes du commerce puissent continuer à fonctionner.
Ces mesures, comme convenues, doivent accompagner une politique d’ouverture des frontières commerciales, poursuit la même source.
À cet égard, les ministres font remarquer que l’Europe et les États-Unis, en particulier, peuvent intégrer cela dans le cadre de leur relance à leurs systèmes privés et financiers.■