Lors d’un concert organisé il y a quelques jours, le chanteur malien le plus influent et le plus adulé par les Africains, Salif Keita, a jeté un nouveau pavé dans la mare en affirmant haut et fort : «L’Algérie est un grand réservoir et une fabrique du terrorisme exporté vers le Mali».
Abdelhak Najib
L’icône africaine a aussi pris la parole profitant d’une grande audience pour porter une critique acerbe et sans compromis aux partis politiques maliens qu’il considère comme responsables de la détérioration sécuritaire du Mali. Il a notamment nommé la France, la mission de paix Minusma, la Mauritanie et l’Algérie qu’il accuse de la grave situation dans toute la région du Sahel, l’une des zones les plus défavorisées et les plus vulnérables d’Afrique. Une région poreuse en proie aux trafics et au terrorisme.
Dans ce sens, Salif Keita a accusé l’Algérie de laisser passer des dirigeants de groupes terroristes à travers ses frontières poreuses. Il a désigné clairement le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, comme un exemple de groupe terroriste qui a pu se réfugier en Algérie avant de mener des attaques au Mali. Ce qui n’est un secret pour personne sachant que le Sud algérien et le Nord malien sont depuis longtemps une zone de non droit dont la dangerosité a atteint des proportions plus graves suite à l’intervention de l’armée française dans la région.