Les combats entre l'armée et les paramilitaires en guerre pour le pouvoir au Soudan ont fait environ 700 morts, selon un dernier bilan l'ONG ACLED, qui recense les victimes de conflits.
Vendredi et pour le vingt-et-unième jour, les habitants de Khartoum ont été réveillés par frappes aériennes et tirs de mitrailleuse malgré une promesse de trêve et des menaces de sanctions américaines, ont confié des témoins à la presse.
Les combats entre l'armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ont, par ailleurs, fait plus de 5.000 blessés, déplacé au moins 335.000 personnes et poussé 115.000 autres à l'exil, selon l'ONU.
L'ONU, qui réclame 402 millions d'euros pour aider le pays, l'un des plus pauvres au monde, prévient que 860.000 personnes, des Soudanais mais également de nombreux Sud-Soudanais retournant dans leur pays, pourraient traverser les frontières ces prochains mois.
Jeudi, le président américain Joe Biden a haussé le ton: "la tragédie (...) doit cesser", a-t-il dit, menaçant de sanctions contre "les individus qui menacent la paix".
Le Soudan n'est sorti qu'en 2020 de deux décennies de sanctions américaines imposées à la dictature militaro-islamiste du général Omar el-Béchir, renversé par l'armée sous la pression de la rue en 2019.
"A chaque minute de guerre en plus, des gens meurent ou sont jetés dans les rues, la société se désagrège et l'Etat se décompose", a, pour sa part, déploré l'ancien ministre civil, Khalid Omar Youssef, limogé lors du putsch.
Les ministres arabes des Affaires étrangères devraient se réunir, dimanche, autour du "dossier soudanais", ont rapporté les médias, citant une source diplomatique.