(photo AFP))
La Syrie a fait l’objet, vendredi soir, de frappes militaires "ciblées", menées par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne. Ces frappes interviennent alors que Washington a affirmé vendredi avoir "la preuve" que le régime de Bachar al-Assad avait utilisé des armes chimiques dans la ville de Douma, près de Damas, qui a fait des dizaines de morts samedi dernier.
"Le but de cette opération est d’établir une forte dissuasion contre la production, la propagation et l'utilisation d'armes chimiques", a déclaré le président américain Donald Trump.
L'opération militaire a visé des "cibles multiples" à l'aide de "munitions diverses", soulignent des responsables de l'administration américaine.
Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les forces occidentales ont visé trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien, l'une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie.
"Il n'y a pas d'alternative à l'usage de la force pour dégrader et empêcher le recours à des armes chimiques par le régime syrien", affirme pour sa part, ce samedi, la Première ministre britannique Theresa May.
Londres accuse le régime de Bachar Al Assad d'avoir utilisé des armes chimiques "contre son propre peuple", de la manière "la plus cruelle et la plus odieuse qui soit". La dernière attaque chimique est celle de Douma ayant fait 75 morts.
Selon le ministère britannique de la Défense, quatre avions de combat Tornado GR4 de la Royal Air Force ont lancé des missiles Storm Shadow contre un complexe militaire - une ancienne base de missiles - à 24 kilomètres à l'ouest de Homs".
Cette cible, "où le régime est supposé conserver des armes chimiques", a été déterminée à la suite d'une "analyse scientifique très méticuleuse" visant à maximiser la destruction de l'arsenal chimique syrien, précise le ministère.
Du côté de la France, on indique que les frappes françaises ont ciblé les capacités de production d’armes chimiques du régime syrien.
"Notre réponse a été circonscrite aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques", a indiqué Emmanuel Macron dans un communiqué envoyé peu après 3 heures du matin, heure locale française.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des centres de recherche scientifique, «plusieurs bases militaires» et des locaux de la garde républicaine à Damas et ses environs ont été pris pour cibles.
"Cette première vague de frappes est terminée", a annoncé le Pentagone peu après 4 heures du matin, moins d'une heure après le début de l'opération.
Présent aux côtés du ministre de la Défense Jim Mattis, le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, a indiqué qu'aucune autre opération n'était prévue pour l'instant, précisant que les alliés avaient pris soin d'éviter de toucher les forces russes, massivement présentes dans le pays, mais que Moscou n'avait pas été averti à l'avance de l'intervention.
Ce samedi, le ministère russe de la Défense a affirmé que les États Unis et leurs alliés ont tiré plus de 100 missiles sur la Syrie, notant qu'un "nombre significatif" d'entre eux ont été interceptés par les forces syriennes.■