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Analyse. Elections du 8 septembre: Victoire du RNI, débâcle du PJD

Analyse. Elections du 8 septembre: Victoire du RNI, débâcle du PJD

Par Mustapha SEHIMI

 

Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a donné dans la nuit de mercredi 8 septembre, les résultats des élections Iégislatives intéressant la Chambre des représentants après le dépouillement de 96% des bulletins de vote, soit 380 sièges sur un total de 395. Il en ressort que le RNI surclasse tous les autres partis avec 97 sièges. Le PJD, lui, accuse un effondrement total avec 12 sièges seulement, se classant au 8ème rang. Le PAM est deuxième avec 82 sièges. Il est suivi par le PI (78), l'USFP (35), le MP (26), le PPS (20).

D'autres partis totalisent 12 sièges. Ces résultats sont bien différents des simulations faites depuis des semaines, même par les formations qui enregistrent aujourd’hui d'excellents scores. Le RNI qui avait 37 députés, voit donc ses effectifs plus que doubler avec 97. A quoi tiennent ces résultats ? Son président, Aziz Akhannnouoh, a «mis le paquet», pourrait-on dire, et ce depuis au moins deux ans. Il avait lancé au début de l'année 2020 un programme «100 jours, 100 villes» interrompu à la fin mars par suite de la Covid-19. II l'a repris ensuite, avec un autre format, démultiplié avec la présence de ses candidats dans toutes les circonscriptions législatives.

Cette présence sur le terrain a donné de la visibilité à cette formation et elle a permis d'optimiser des gains électoraux. Elle a donc porté ses fruits. Pour ce qui est du PAM de Abdellatif Ouahbi, il perd sans doute 20 sièges par rapport à 2016 avec 82 députés.

Ce score lui permet d'être deuxième alors qu'il a traversé des crises internes par suite de la démission d'Ilyas El Omari puis celle de son successeur Hakim Benchamas. Créé en février 2009, le parti du tracteur s’installe dans le champ partisan et dans une position qui n' est pas défavorable. En troisième position, se classe la formation istiqlalienne dirigée par Nizar Baraka.

Avec 78 sièges, elle progresse de 32 sièges par rapport à 2016. Un résultat qui tient à la conjonction de pIusieurs facteurs : la réunification des rangs après la séquence Hamid Chabat, ancien secrétaire général (2012-2017); un rôle d'opposition interpellative et alternative depuis 2013 ; un maillage organique et territorial et une campagne électorale silencieuse, de terrain.

La formation  de Driss Lachgar qui comptait 20 sièges, en a gagné 15 et se retrouve avec un nouvel effectif parlementaire de 35 députés. En quatrième position, elle retrouve une place dans le quatuor de tête. Le MP de Mohand Laenser stagne (26 sièges pour 27 sortants) ainsi que l’UC de Mohamed Sajid (18 pour 19).

En revanche, le PPS de Mohamed Nabil Benabdallah va pouvoir former un groupe parlementaire au sein de la nouvelle Chambre des représentants avec tout juste 20 sièges; il en comptait seulement 12 dans la Chambre sortante. A noter, enfin, que sur les 31 partis en compétition, les huit premiers précités remportent 368 sièges sur les 395 de l'ensemble, selon les résultats provisoires actuels. Il en reste donc quinze à compléter.

Mais il vaut mieux de noter, d'ores et déjà, que les 23 partis restants n'en décrochent pour l’heure que douze. La participation électorale de 50,35% avec 8.789.676 votants appelle plusieurs observations. La première est que c'est là le meilleur taux depuis une vingtaine d'années par rapport aux 37% de 2002, aux 50% de 2007, aux 45,40% de 2011 et aux 42,3% de 2016. Comment l’interpréter ? Au fait qu'il y a eu plus de 3 millions de nouveaux inscrits par rapport à ceux des listes électorales de 2016 puisque le corps électoral frôle les 18 millions d'inscrits, en hausse de 14,5% (17.983.490) contre 15.702.592 en 2016.

La seconde a trait à la présence des jeunes, autour de 2,2 millions de jeunes parmi ces inscrits. Ont-ils été aussi fervents pour se rendre aux urnes ? La place prise par la campagne électorale sur les réseaux sociaux a pu pousser dans ce sens. En tout cas, la délibération y a été forte. Il faut également relever une autre donnée : celle relative à l'augmentation du chiffre moyen des candidatures pour chaque siège à pourvoir. En moyenne nationale, l’on a ainsi compté 5 candidats pour chaque siège aux communales,15 pour les conseils régionaux et plus encore 17 pour la Chambre des représentants. Une progression significative de ceci : plus le mandat est élevé dans chaque institution, plus il y a de ... candidats.

Plus on regarde une institution haut placée, plus se distingue l'engouement des candidats. Enfin, il faut évoquer la place des femmes dans ces élections. Elles ont été 2.329, soit 34,17% à être candidates pour les élections des membres de la Chambre des représentants, 30% du total des candidatures aux communales et 40% aux régionales.

Reste leur taux d'éligibilité... Un Maroc qui respecte le calendrier électoral institutionnel. Un Maroc qui vote. Un Maroc pluraliste. Une construction démocratique en marche dans des conditions difficiles, sanitaires, sociales et économiques.

 

 

 

 

 

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