Après Dakhla, c’est au tour de Rabat d’accueillir la 8ᵉ édition du Morocco Today Forum (MTF), sous le signe de la «Vision d’un Roi – Maroc 2030 : jeter les bases d’une grande nation».
Organisé ce vendredi 18 juillet par le Groupe Le Matin, sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, cette conférence a rassemblé décideurs, chercheurs, entrepreneurs et acteurs de la sphère économique, digitale, sportive et médiatique, tous engagés dans la préparation du Royaume à la co-organisation de la Coupe du monde FIFA 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal.
D’emblée, Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, a insisté sur la dimension transformatrice du Mondial 2030. «C’est une occasion unique de traduire concrètement la Volonté royale de bâtir un Maroc dynamique, inclusif et souverain, et de faire de cette échéance un véritable accélérateur de développement», a-t-il affirmé dans son allocution vidéo projetée à l’ouverture du MTF.
Il a rappelé les nombreux chantiers en cours, notamment le réseau ferroviaire à grande vitesse, les hubs aéroportuaires, les infrastructures routières et hospitalières, qui s’inscrivent dans une logique d’impact durable pour les citoyens.
Sur le plan sportif, le chef du gouvernement a souligné que les nouvelles enceintes construites aux standards internationaux sont «non seulement destinées à accueillir les plus grands événements, mais aussi à renforcer la cohésion sociale dans tout le Royaume». Quant au secteur hôtelier, il connaît une «mutation profonde», portée par un afflux record de touristes avec 17,4 millions en 2024, selon les derniers chiffres officiels, témoignant de l’attractivité croissante du Maroc.
Mohamed Haitami, PDG du Groupe Le Matin, a qualifié, pour sa part,l’organisation du Mondial de «levier structurant». Selon lui,
«accueillir la Coupe du monde 2030 donnera un souffle mobilisateur et une cohérence globale à l’ensemble des politiques publiques et ce forum en est le reflet, en plaçant le sport au cœur de la cohésion et du développement socioéconomique». Et d’ajouter que «L’objectif est d’accomplir en cinq ans ce que nous aurions dû réaliser en quinze : apporter une transformation humaine et sociétale, puis le développement d’infrastructures et de projets créateurs de valeur. Car ce qui importe ce n’est pas tant 2030, mais ce qu’il restera aux Marocains après 2030 pour bâtir un nouveau Maroc».
Dans le même élan, Fouzi Lekjaâ, président du Comité de pilotage de la Coupe du monde 2030 et de la Fédération Royale Marocaine de Football, a évoqué l’événement comme «un rendez-vous institutionnel, économique, stratégique et civilisationnel». En l’absence de ce dernier, son allocution a été lue par Mouad Hajji, coordonnateur général à la FRMF : «Ce Mondial transcende le simple fait sportif ; il est une plateforme pour consolider les acquis, stimuler les investissements, moderniser la gouvernance territoriale et renforcer le rayonnement du Maroc» a-t-il précisé.
Le MTF a connu la participation de partenaires internationaux dont l’ancien ministre des Affaires étrangères d’Espagne Miguel Angel Moratinos, actuel Haut Représentant de l’ONU pour l’Alliance des Civilisations. Saluant les «profondes mutations» initiées par le Maroc sous l’impulsion royale, il a rappelé que 2030 marque l’étape-clé de l’évaluation de l’Agenda 2030 pour le développement durable, et que «le Royaume contribuera activement à l’élimination de la pauvreté et à l’amélioration de l’éducation à l’échelle mondiale».
Sur un ton académique, Allioune Sall, directeur exécutif de l’Institut des futurs africains, a analysé la dimension continentale de ce grand événement en résumant la réussite de ce pari 2030 en une notion qu’il a appelé le ‘‘triptyque gagnant’’ :«Oser penser, oser communiquer et oser agir», en soulignant que «L’Afrique dispose aujourd’hui d’un leadership éclairé et déterminé, illustré par la vision de SM le Roi. Le Mondial 2030 est donc l’occasion de penser la transformation structurelle du continent et de faire de l’économie du sport une locomotive pour notre développement».
Trois grands panels ont structuré les débats. D’abord, la construction d’une société civique et compétente, plaçant l’humain au cœur du projet; ensuite, la mise en place d’une économie performante, inclusive et créatrice d’emplois, ancrée dans l’héritage du Mondial; et enfin, l’émergence d’une “Digitale Nation” souveraine, prête à relever les défis de la connectivité, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.
Le forum s’est conclu par l’adoption d’une déclaration finale, qui synthétise recommandations et feuilles de route pour tirer parti du Mondial 2030 comme véritable catalyseur de changement social, économique et technologique. Cet événement transcende son caractère sportif. C’est un véritable outil de soft power et d’impulsion durable pour un nouveau narratif Afrique-Méditerranée-Europe.
Désy. M