La dépendance énergétique nationale est passée d'environ 98% en 2009 à environ 93,9%, a indiqué à Berlin Mohammed Ghazali, secrétaire général du ministère de l’Energie, des Mines et du Développement durable, lors d’une conférence ministérielle mondiale portant sur les énergies renouvelables, co-organisée par le ministère fédéral allemand de l'Économie et de l'Énergie et l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Cette baisse est le résultat des progrès réalisés dans les programmes d'énergies renouvelables, qui ont permis de faire passer la part de l'éolien et du solaire dans la puissance installée de 2% début 2009 à plus de 14%, a estimé le responsable.
Ce dernier a égrené devant une assistance composée de hauts décideurs et d’éminents experts dans le domaine de l’énergie, les réalisations concrètes du Maroc sur le terrain, que ce soit dans l’éolien, le solaire ou l’hydraulique : la part des énergies renouvelables atteint environ 34% dans le mix électrique, la capacité totale installée a atteint environ 3.700 MW, dont 1.215 MW éolienne, 705 MW solaire et 1.770 MW hydro-électrique.
En outre, en termes de coût, El Ghazali a souligné que le Maroc a réussi à ériger un des plus grands parcs éoliens du continent qui permettra de produire le KW le moins cher du monde, avec un coût moyen de production qui ne dépassera les $3 cents le kwh.
Les coûts du kwh des projets photovoltaïques devront aussi se situer dans les records mondiaux, a-t-il poursuivi.
Il faut que la transition énergétique permette au pays de réduire sensiblement sa dépendance de l’étranger pour s’approvisionner en produits fossiles. Elle devrait assurer la possibilité d’exporter de l’électricité, surtout pour l’Europe dont certains pays sont demandeurs d’énergie verte sous... Lire la suite
La montée en puissance des énergies renouvelables nécessite de faire usage de technologies flexibles à introduire dans le système énergétique national, pour faire face à leur caractère intermittent, a affirmé Ghazali, notant que cela nécessite des actions urgentes comme la réalisation d’une plateforme de gestion et de supervision des EnR.
L’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable se lancera pour la réalisation d’un premier projet dans son genre dans la région MENA, consistant à mettre en place un dispatching dédié à la gestion et à la supervision de la production des énergies renouvelables, permettant la prévision de la production intermittente, a révélé le SG du ministère.
La montée en puissance des EnR devrait être également accompagnée par la réalisation de moyens de production flexibles.
Le premier moyen est de développer des centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel, explique Ghazali.
A ce sujet, le Royaume du Maroc est en cours de mettre en œuvre un programme ambitieux de développement du gaz naturel avec un investissement de 4,6 milliards de Dollars USD, a-t-il rappelé.
Le deuxième moyen est le développement des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), pour lesquelles le Maroc prévoit de réaliser une deuxième STEP d’une capacité totale de 350 MW et de lancer étude pour le développement des STEP marines.
L’intégration des marchés et des réseaux énergétiques constitue une composante essentielle de la stratégie énergétique marocaine.
C’est dans ce sens que le Royaume du Maroc s’active à renforcer ses interconnexions électriques avec ses voisins à travers le développement de nouvelles interconnexions électriques avec le Portugal (1000 MW), l’Espagne (700 MW), et la Mauritanie, qui est en cours de réflexion.
Dans le même sillage, le Maroc a signé le 19 décembre 2018 à Bruxelles la déclaration conjointe pour l’ouverture du Marché des EnR entre les pays partenaires de ce projet à savoir, le Portugal, la France, l’Espagne et l’Allemagne.
L’objectif étant de d'accroître les échanges d'énergies renouvelables résultant de l'intégration du marché de l'électricité dans les cinq pays signataires.