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Pollution : 9 millions de décès prématurés en une année

Pollution : 9 millions de décès prématurés en une année

La pollution a été à l’origine de 9 millions de décès prématurés en une année. Ce constat qui fait froid dans le dos, a été dressé par The Lancet Planetary Health dans une récente analyse publiée mardi 17 mai. 

 

La revue scientifique dont les publications sont axées sur le développement durable et les changements environnementaux mondiaux, a révélé qu’un décès sur six au monde en 2019 a été causé par la pollution de l’air, de l’eau et des produits chimiques. 

D’après les résultats de cette analyse, l’augmentation de la population et le développement des pays pauvres au cours des deux dernières décennies se sont accompagnés d’une hausse du nombre de centrales électriques, de fabricants de biens et de voitures en circulation. Par ailleurs, ils ajoutent que cette évolution a eu des conséquences mortelles dans les régions où aucune norme d’atténuation de la pollution n’a été mise en place. 

Au Maroc, ce ne sont pas moins de 8.000 décès chaque année qui seraient liés à la pollution atmosphérique, soit 21 victimes par jour. 

En ce qui concerne la pollution de l’air, «les effets surviennent soit à cause d’une pollution chimique due à des agents chimiques qui sont dégagés dans l’air, soit une pollution physique où ce sont des microparticules qui sont rejetés dans l’air, ou alors une pollution biologique, des pollens ou des moisissures», explique Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé. 

Ce spécialiste estime que le corps humain absorbe des particules polluantes. Ces dernières sont généralement très fines et pénètrent le plus profondément possible dans l’organisme qui ne sait pas comment s’en débarrasser. Par conséquent, cela crée des lésions qui vont s’aggraver au fil des années, menant ainsi à des pathologies. 

Pareillement, les auteurs de l’étude ont révélé que la pollution atmosphérique augmente le risque de maladies cardiaques, d’infections respiratoires, de cancer du poumon, de tuberculose, de maladies respiratoires chroniques, de diabète, de maladies rénales et d’insuffisance pondérale à la naissance, qui peuvent tous conduire à un décès prématuré.

«En cas d’exposition à la pollution, la première réaction du corps humain serait une irritation des yeux, des voies respiratoires, des poumons, etc. Des particules vont se propager à travers le sang; elles sont tellement fines qu’elles atteignent d’autres organes notamment la vessie, les reins, les vaisseaux sanguins, et c’est là qu’ils vont provoquer des lésions pouvant perturber la fonction desdits organes voire même générer des cancers», poursuit Hamdi. 

Une autre préoccupation pointée du doigt par les scientifiques concerne le nombre croissant de pollutions chimiques et de métaux lourds, en particulier le saturnisme. En effet, de fortes concentrations de plomb dans le sang peuvent provoquer des problèmes cardiaques, rénaux et cognitifs. Ce type de pollution provient des batteries et des déchets électroniques, tels que les ordinateurs.

En 2019, le plomb et d’autres produits chimiques étaient responsables de 1,8 million de décès dans le monde, contre 900.000 en 2000, révèle l’analyse.

Ils ont en outre identifié des quantités grandissantes de produits chimiques toxiques dans des articles ménagers notamment les épices, la peinture, les jouets pour enfants et les cosmétiques, raison pour laquelle les experts ont recommandé aux pays de consacrer davantage de fonds à la lutte contre la pollution.

Pour Tayeb Hamdi,  «Il reste encore tellement d’actions qui devraient être engagées sérieusement par les Etats pour lutter contre ce fléau. En l’occurrence sur le plan de l’industrie et des moyens de transport. Il faudrait également apporter des modifications à certaines lois, sensibiliser autour de quelques pratiques préjudiciables et encourager les citoyens à adopter des comportements leur permettant de se protéger au maximum», insiste-t-il. 

De toute évidence, l’Etat marocain n’est pas en reste; la pollution de l’air lui coûterait 11 milliards de dirhams chaque année, selon Greenpeace. De fait, la réglementation en vigueur se compose d’une loi et de deux décrets stipulant que le citoyen marocain devrait être mis en garde contre tout dépassement de seuils de polluants afin de s’en prémunir.

 

Par Malak Boukhari

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