La mise en œuvre du projet d’accompagnement du pompage solaire dans l’agriculture (PSIA), projet GEF-pompage solaire, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le soutien financier du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), arrive au terme de sa mise en œuvre.
A cet effet, l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) en partenariat avec GEF-PNUD ont organisé, mardi 20 septembre à Rabat, un atelier de clôture pour la présentation des résultats phares et des outils développés dans le cadre du projet. Et ce, pour un développement approprié du pompage solaire dans le domaine de l’irrigation agricole et la discussion des opportunités de capitalisation de ses acquis pour une généralisation future.
A cette occasion, Said Mouline, Directeur général de l'AMEE, a affirmé que «ce projet arrive après 5 ans de travail et d’acharnement à un bilan qui pour nous est très intéressant parce que tous nos objectifs ont été atteints, en dépit de ce qui s’est passé ces deux dernières années notamment en ce qui concerne les effets de la pandémie. La conjoncture actuelle et particulièrement dans le domaine de l’énergie et au niveau climatique, montre que nous sommes sur la bonne voie car tout ce que nous avons prédit, a fini par se réaliser. Ce concept de développement durable appliqué dans l’agriculture verte, performante et économique est considéré aujourd’hui comme étant une double plus-value, compte tenu de son impact social et environnemental très important».
Il est à rappeler que le projet PSIA-GEF/Pompage solaire ayant nécessité un budget d’environ 2.739.726 dollars US, entre dans le cadre de la stratégie nationale de transition énergétique et s’inscrit parmi les mesures d’efficacité énergétique proposées pour le secteur de l’agriculture. Ledit projet s’est fixé comme objectif global la mise en place d’un cadre propice au développement du marché du pompage solaire, à travers les principaux axes suivants :
- La mise à niveau du secteur professionnel pour le développement d’un marché de haute qualité, à travers des systèmes de normalisation des équipements, de formation et de labellisation des opérateurs installateurs;
- Le renforcement des capacités institutionnelles pour la structuration du marché, à travers des outils et des mécanismes d’accompagnement, de financement et d’incitations;
- La mise en application d’un cadre de suivi d’impact du pompage solaire sur les émissions de gaz à effet de serre et la gestion des ressources hydriques.
«Dans le contexte mondial de crises multiples; crises économiques, énergétiques, environnementales, climatiques, sanitaires et un contexte aussi de sécheresse à répétition au Maroc, le fort potentiel solaire du pays ouvre vraiment les perspectives pour le développement du marché du pompage solaire pour l’irrigation agricole. C’est un marché qui est de plus en plus compétitif et qui constitue aussi un levier important pour la création d’emplois et de richesses dans le cadre de la transition vers l’économie verte. C’est également un système qui contribue à l’action climatique et à la réduction des gaz à effet de serre, très important donc sur le plan environnemental et pour les agriculteurs. C’est une solution qui est de plus en plus économique, qui les libèrent des problèmes liés à l’approvisionnement en carburant et qui réduit leur facture énergétique à un moment où les prix des énergies sont en hausse», a souligné Martine Therer, Représentant résident adjointe au PNUD Maroc.
Parmi les résultats acquis dudit projet, on note un portefeuille de 14 projets pilotes réalisés selon un modèle d’accompagnement approprié, un label TaqaPro-pompage solaire développé (AMEE-Amisole-Cluster solaire), plus de 100 entreprises labellisées Taqa Pro, 4 réseaux régionaux composés de plus de 80 techniciens entrepreneurs créés et accompagnés, un plan de développement industriel élaboré, etc.
«Nous n’allons pas nous arrêter ici car le plus grand défi à lever maintenant est de pouvoir généraliser et pérenniser ledit projet. Nous sommes actuellement à 60.000 agriculteurs disposant de pompes solaires mais il faut aller encore plus loin car tout le monde est gagnant surtout quand on voit que ce schéma lorsqu’il est appliqué à tous les secteurs, s’avère être efficace», a insisté Said Mouline.
Et d’ajouter : «De toute évidence, le pompage d’eau solaire devrait se faire en tenant compte de la politique de l’eau. On ne peut pas penser un projet propre sans étudier son impact négatif sur une ressource tellement importante et vitale. Au vu de la situation actuelle, nous avons prêté une attention particulière au dimensionnement du pompage de l’eau afin qu’il n’y ait pas de pression supplémentaire sur la nappe phréatique de notre pays et pour une gestion de l’eau et de l’énergie plus responsable».
M. B.