Les provinces du Sud connaissent une dynamique sans précédent. Un véritable décollage économique est à l’œuvre, porté par une série de projets d’envergure qui transforment profondément le visage de cette région stratégique du Royaume, a affirmé, lundi à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Intervenant lors de la séance mensuelle consacrée aux questions orales autour de «la politique générale de développement et d’investissement dans les Provinces du Sud», Akhannouch a souligné que le nouveau modèle de développement initié pour ces territoires a permis un essor remarquable des infrastructures et des services de base.
Doté d’une enveloppe initiale de 77 milliards de dirhams, ce plan a favorisé l’attraction d’investissements et la création d’emplois locaux.
Selon lui, ce vaste chantier royal constitue un levier majeur pour la croissance économique et sociale au profit des populations du Sud, tout en consolidant les liens entre le Nord et le Sud du Royaume et en renforçant l’ancrage africain du Maroc.
Les avancées sont tangibles : le réseau routier y est passé de 70 km à plus de 4.000 km, grâce notamment à la voie express Tiznit-Dakhla, longue de 1.100 km et réalisée pour un coût avoisinant les 10 Mds de DH. Ce projet profitera à plus de 2,5 millions de citoyens répartis sur l’ensemble des provinces du Sud.
Autre infrastructure phare : le port Dakhla Atlantique, dont le taux d’avancement atteint près de 50%, représente un investissement de plus de 13 Mds de DH. Il doit devenir un moteur essentiel de développement économique, en créant des emplois, en attirant des capitaux étrangers et en ouvrant la région sur le continent africain et les marchés internationaux.
Les Provinces du Sud disposent désormais d’un réseau portuaire complet (Sidi Ifni, Tarfaya, Tan-Tan, Laâyoune, Boujdour et Dakhla), véritable pilier du commerce maritime national. Ces ports soutiennent la pêche, dynamisent les exportations et renforcent le tissu économique local.
S’agissant de l’énergie, Akhannouch a mis en avant la montée en puissance des investissements dans les énergies renouvelables, grâce au potentiel exceptionnel de la région. Inscrite dans le cadre du Plan d’équipement électrique 2025-2030, cette transition représente plus de 15 Mds de DH d’investissements pour une capacité totale dépassant 1.400 MW.
A cela s’ajoutent sept grands projets d’hydrogène vert, pour une puissance cumulée de 20 MW et un investissement colossal de 36 milliards de dollars, faisant du Sud marocain un futur hub mondial de production d’ammoniac, de carburants propres et d’acier vert.
Le chef du gouvernement a également évoqué le programme industriel du Groupe OCP à Phosboucraa, en cours de déploiement jusqu’en 2026. Il comprend l’extension de la mine (1,25 Md de DH), la construction d’une nouvelle unité de lavage (2,184 Mds de DH) et la mise en place d’un complexe de production d’engrais et de produits chimiques (10,246 Mds de DH).
Un nouveau port phosphaté à Laâyoune, d’un coût de près de 8 Mds de DH, est en voie d’achèvement (93% fin octobre). Fonctionnant entièrement à l’énergie éolienne et à l’eau dessalée, il illustre la vision marocaine d’un développement industriel durable au Sahara.
En matière agricole, 55 projets totalisant 4,9 Mds de DH ont été engagés pour renforcer la sécurité alimentaire : agriculture solidaire, irrigation, aménagement des terres et centres de formation.
Le projet de dessalement de l’eau de mer de Dakhla, d’un coût de 2,6 Mds de DH, en est l’un des fleurons, avec une capacité de production annuelle estimée à 30 millions de m³.
Sur le plan touristique, les Provinces du Sud s’imposent désormais comme l’une des locomotives du tourisme national. Fortes de leurs paysages uniques et de leur potentiel écologique et culturel, elles s’affirment comme une destination compétitive sur les marchés mondial et régional. Entre 2020 et 2025, la capacité d’hébergement classée est passée de 5.697 à 7.441 lits, soit une hausse de 31%, avec un taux de croissance annuel moyen de 5 %.
En conclusion, Akhannouch a salué les résultats obtenus, estimant qu’ils traduisent la réussite du nouveau modèle de développement et confirment la vocation du Sud marocain à devenir un pôle intégré alliant modernité, durabilité et prospérité partagée.