Le dernier classement Forbes des milliardaires africains pour l'année 2025 réserve son lot de surprises et confirme, une fois encore, le dynamisme et la diversité des fortunes du continent. Alors que le Sud-Africain Johann Rupert détrône le Nigérian Aliko Dangote, le Maroc maintient sa présence avec trois personnalités emblématiques.
Le Maroc se distingue cette année encore avec trois représentants dans le classement de Forbes :
Aziz Akhannouch (15ème africain) - 1,6 milliard de dollars
Chef du gouvernement marocain depuis 2021, Aziz Akhannouch est à la tête d'Akwa Group, conglomérat spécialisé dans la distribution d'hydrocarbures.
Selon Forbes, sa fortune est notamment portée par Afriquia, leader du marché marocain du carburant, et ses récentes acquisitions en Afrique de l'Ouest, comme les activités de TotalEnergies en Mauritanie.
Outre sa casquette d'homme politique, Akhannouch est aussi un acteur clé de la distribution de produits de luxe, grâce à sa femme, Salwa Idrissi Akhannouch, fondatrice du groupe Aksal.
Présent dans le secteur des médias, l'homme d'affaires est par ailleurs propriétaire du Courrier de l'Atlas, une publication française qui revendique un tirage de 50.000 exemplaires, indique Forbes.
Othman Benjelloun (18ème africain) - 1,6 milliard de dollars
Patron de Bank of Africa (BOA), Othman Benjelloun conserve son rang parmi les grands acteurs de la finance continentale.
Avec un produit net bancaire de 16,9 milliards de dirhams en 2023, BOA continue d'étendre son empreinte en Afrique, avec des projets d'expansion au Nigeria et en Égypte, rapporte Forbes.
A 93 ans, ce capitaine d'industrie laisse planer des interrogations sur la succession à la tête d'un groupe qui incarne l'ambition marocaine de leadership bancaire en Afrique.
Anas Sefrioui (21ème africain) - 1 milliard de dollars
A la tête du groupe Addoha, Anas Sefrioui s'impose comme le champion marocain de l'immobilier. Le groupe s'illustre aussi en Afrique de l'Ouest, notamment à Abidjan, Dakar et Conakry, et dans le ciment via Cimat-Cimaf.
Une diversification stratégique qui témoigne de l'appétit de l'homme d'affaires pour le développement panafricain.
Le top 10 des milliardaires africains en 2025
1/ Johann Rupert (Afrique du Sud) - 13,2 milliards de dollars : Le patron de Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels...) détrône enfin Aliko Dangote grâce au boom du luxe mondial. Ses 10,18% du groupe suisse de luxe lui rapportent des dividendes massifs et le placent en tête du classement.
2/ Aliko Dangote (Nigeria) - 10,8 milliards de dollars : Après des années en pole position, le magnat du ciment et de la raffinerie subit la dévaluation du naira, malgré les perspectives prometteuses de sa méga-raffinerie de Lekki.
3/ Nicky Oppenheimer (Afrique du Sud) - 9,5 milliards de dollars : Héritier du groupe De Beers, il demeure un acteur incontournable du secteur minier et de la conservation de terres naturelles en Afrique australe.
4/ Nassef Sawiris (Egypte) - 8,1 milliards de dollars : Sa diversification dans la construction, le ciment et les investissements européens confirme la solidité de son patrimoine.
5/ Mike Adenuga (Nigeria) - 6,8 milliards de dollars : Surnommé le "Gold Digger", il reste un pilier des télécoms et du pétrole au Nigeria grâce à Globacom et Conoil.
6/ Abdul Samad Rabiu (Nigeria) - 4,6 milliards de dollars : Son groupe BUA Industries continue de croître, notamment avec ses cimenteries et projets d'infrastructure au Nigeria.
7/ Naguib Sawiris (Egypte) - 3,8 milliards de dollars : Le magnat des télécoms et de la mine reste influent, notamment en Côte d'Ivoire via Endeavour Mining.
8/ Mohamed Mansour (Egypte) - 3,3 milliards de dollars : Ancien ministre, il dirige le puissant Mansour Group, qui détient les franchises égyptiennes de General Motors et McDonald's.
9/ Koos Bekker (Afrique du Sud) - 2,8 milliards de dollars : Visionnaire du numérique, il doit sa fortune au succès de Tencent, grâce à un investissement précurseur.
10/ Patrice Motsepe (Afrique du Sud) - 2,6 milliards de dollars : Magnat des mines et président de la CAF, il incarne la réussite de la nouvelle élite noire post-apartheid.
