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Maroc : La croissance à 3% au T1 et à 3,2% au T2

Maroc : La croissance à 3% au T1 et à 3,2% au T2

L’activité économique se serait légèrement accélérée au premier trimestre 2023, affichant une progression de 3% en variation annuelle, au lieu de +0,3% au cours de la même période de l’année passée. Compte tenu d’une hausse de 2,9% de la valeur ajoutée agricole, la croissance économique nationale s’établirait à +3,2%, en rythme annuel, au deuxième trimestre 2023, au lieu de +2% une année auparavant, selon le Haut-Commissariat au Plan.

La valeur ajoutée agricole se serait redressée, au premier trimestre 2023, de 2,1%, en variation annuelle, après avoir régressé de 14,3% au cours de la même période de l’année passée. La relance de la production végétale aurait été, toutefois, confrontée depuis le début de l’actuelle campagne à de faibles apports pluviométriques et à une hausse des températures.

Depuis le mois de novembre 2022, les précipitations cumulées jusqu’au mois de mars 2023 ont été inférieures à la normale saisonnière de 16,5%. Les déficits les plus importants auraient été localisés dans le Souss, le Haouz et le Chaouia. Le taux de remplissage des barrages aurait atteint 34,6% à fin mars.

Dans ce contexte, la production des maraichères n’aurait pas retrouvé son niveau moyen des cinq dernières campagnes et les exportations de la tomate et des légumes auraient été en baisse de 5,3% au terme des deux premiers mois de l’année 2023. Les activités de l’élevage auraient poursuivi leur régression, dans un contexte d’expansion des importations des bovins et ovins destinés à l’abattage, mais la production avicole aurait repris, dans le sillage de l’augmentation de la production de viande de poulet de chair de 1,4%, au premier trimestre 2023, en variation annuelle, au lieu de -1,8% un trimestre auparavant.    

Compte tenu des estimations sectorielles et des indicateurs collectés jusqu’à fin mars 2023, la croissance économique nationale se serait, ainsi, établie à +3%, au premier trimestre 2023, au lieu de +0,3%, au cours de la même période de l’année passée.

La demande intérieure se serait légèrement accélérée au premier trimestre 2023, contribuant pour 1,8 point à la croissance du PIB, au lieu de 0,8 point au cours de la même période de l’année passée. Cette amélioration aurait été attribuable au renforcement de la consommation publique de 4,6%. La consommation des ménages se serait, pour sa part, maintenue au rythme de 2,7%, dans un contexte de poursuite de repli du pouvoir d’achat des ménages pour le troisième trimestre consécutif. Le revenu nominal des ménages se serait légèrement amélioré sous l’effet du maintien des transferts extérieurs et de la faible dynamique de l’emploi, mais l’inflation aurait bondi dans le sillage de l’escalade des prix des produits alimentaires.  

L’investissement aurait, pour sa part, progressé de 0,8% au premier trimestre 2023, porté par une reprise du mouvement de stockage notamment au niveau de la filière agricole, avec une reprise sensible des importations des ovins et des bovins. La formation brute de capital fixe se serait maintenue à l’inverse en baisse, traduisant un attentisme plus marqué des entreprises confrontées au renchérissement des coûts de financement.  La poursuite du marasme des activités de construction et les anticipations de baisse des ventes des biens d’équipement industriel et d'équipements de l'information et de la communication, dont aurait fait état la dernière enquête réalisée par le HCP dans le commerce de gros, laisserait entrevoir une réduction plus persistante de la formation brute de capital fixe au cours de 2023.   

Au niveau national, le volume des exportations des biens et services aurait augmenté de 23,9% au premier trimestre 2023, soutenu par le bon comportement des services voyage et celui des importations aurait crû de 13,9%, en variations annuelles.

En valeur, l’augmentation des exportations de biens aurait atteint 7,9% en variation annuelle, traduisant principalement un effet-prix positif à l’export et une demande extérieure relativement plus résiliente, particulièrement pour le secteur automobile.

Les importations des biens en valeur se seraient, pour leur part, appréciées de 11,6% en variation annuelle, sous-tendues par la hausse, quoique moins soutenue, de la facture énergétique. Cette dernière aurait été alimentée par les achats de gasoils et fuels, de gaz de pétrole et autres hydrocarbures. Hors énergie, les importations auraient été tirées par les acquisitions des biens d’équipement industriel et, dans une moindre mesure, par celles des biens alimentaires comme le maïs, les produits laitiers et le sucre et des biens de consommation, notamment les voitures de tourisme et leurs pièces détachées.

La hausse plus significative des importations, en valeur, par rapport aux exportations aurait accentué le déficit de la balance commerciale des biens et engendré un recul du taux de couverture de 2 points, par rapport à la même période de 2022, pour atteindre 58,4% au premier trimestre 2023.

Les perspectives de croissance au niveau mondial, pour le deuxième trimestre 2023, restent sujettes à certaines incertitudes et risques persistants rendant la reprise de l’activité économique fragile, dont notamment les conséquences des resserrements des politiques monétaires sur la consommation et l’investissement et les vulnérabilités financières qui en découleraient, mais également la volatilité des marchés des matières premières. Ainsi, la croissance économique mondiale devrait, au deuxième trimestre de 2023, progresser à un rythme modéré, tandis que les tensions inflationnistes devraient diminuer en raison des politiques monétaires plus strictes mises en place l'année précédente. La baisse des prix des matières premières et la reprise de l'économie chinoise et des autres pays émergents, notamment l’Inde et la Turquie, stimuleraient également l'activité économique mondiale.

Dans de nombreux pays, la demande devrait être maintenue grâce à une diminution des taux d'épargne des ménages qui n'ont pas encore utilisé leur épargne supplémentaire accumulée pendant la pandémie. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc augmenterait de 4,3%, en variation annuelle, lors de la même période, soutenant une hausse de la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale à 0,9 point.

La demande intérieure nationale serait soutenue par la progression de 3,7% des dépenses de consommation des administrations publiques. La hausse des dépenses de consommation des ménages resterait modérée et l’investissement s’inscrirait en repli, dans le sillage des perspectives de poursuite du recul des activités de construction. Au total, la contribution de la demande intérieure à la croissance du PIB s’élèverait à 2,3 points, après 2,2 points une année auparavant.

Dans ces conditions, les industries manufacturières réaliseraient une croissance de 2,1% au deuxième trimestre 2023, tirées par un redressement des industries chimiques. Les perspectives de croissance de la demande internationale de fertilisants sont favorables à un redressement du commerce mondial des engrais à base phosphatée, après un abaissement de 2,1% en 2022. Les services conserveraient leur dynamique, contribuant pour 2,3 points à la croissance économique globale, grâce à la poursuite de l’affermissement du tourisme et du transport. En revanche, l’activité de la construction enregistrerait une baisse de 3,5%, en variation annuelle, sur fond de l’alourdissement des charges d’intérêt et la faible reprise du marché de l’immobilier. Au total, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait une progression de 3,2%, en variation annuelle, au deuxième trimestre 2023. 

Dans l’agriculture, l’activité poursuivrait son redressement au rythme de 2,9% au deuxième trimestre 2023, portée par une amélioration mécanique de la production végétale, après une chute de 17% en 2022. Les récoltes des cultures maraîchères et des rosacés seraient en stagnation, mais celles des céréales et des légumineuses connaîtraient une augmentation sensible, traduisant un effet de base favorable. 

Dans l’ensemble, l’activité économique afficherait une amélioration de 3,2%, au deuxième trimestre 2023, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 2% au cours de la même période de l’année passée.

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