Toute l’équipe gouvernementale semble maintenant être mobilisée sur le front Al Hoceima. Résoudre cette affaire qui secoue depuis plusieurs mois le Nord du Maroc et suscite de vives critiques à l’égard des autorités est apparemment la priorité des priorités. Au point qu’on en oublie d’autres, comme notamment la réforme du système des retraites.
On la disait urgente pour assurer la viabilité des finances publiques. Mais depuis l’adoption, en janvier 2016, du scénario de réforme paramétrique du régime des pensions civiles par le Conseil de gouvernement, ce dossier chaud est passé quasiment… à la trappe. On n’en parle presque plus. Pourtant, il y a un consensus sur l’impératif d’engager ce qui doit être la seconde étape, à savoir une réforme globale du système de retraite national susceptible de garantir sa solvabilité à long terme. Et ce, d’autant que la réforme paramétrique ne vise que la consolidation de la santé financière du régime des pensions civiles à court et moyen termes. C’est, plus précisément, un sursis de 6 ans qui a été offert à la Caisse marocaine des retraites, avec en notamment la date d’épuisement des réserves qui serait repoussée jusqu’en 2028 (au lieu de 2022) et une dette implicite du régime réduite de plus de la moitié.
A l’évidence, on ne pourra éternellement éluder cette réforme. A un moment donné, il va bien falloir s’y attaquer de front, comme a osé le faire l’ancien chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane. Si justement le nouveau chef de l’Exécutif, Saad Eddine El Othmani, inscrit son action dans la continuité, il devra poursuivre ce chantier. Et en découdre avec les syndicats frondeurs qui sont très tatillons et intraitables par rapport à la problématique de la réforme des retraites. Des syndicats qui vont certainement lui savonner la route.■
D.W.
