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Brexit : Le Maroc doit-il s’inquiéter ?

Brexit : Le Maroc doit-il s’inquiéter ?

 

Le Maroc, lié par des relations économiques étroites avec le Royaume-Uni, devrait anticiper l'impact du Brexit d'une manière à préserver ses acquis et ses intérêts commerciaux, voire concevoir un nouveau cadre juridique pour un meilleur positionnement des produits nationaux.

C’est ce ont souligné, mardi soir à Casablanca, les participants à une conférence organisée par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc.

Lors de cette période transitoire, il serait nécessaire d'assurer la continuité des accords entre les deux pays, dont ceux portant sur les produits agricoles, objet de dispositions limitatives de l'Union européenne (UE) qui n'auront plus lieu d'être après le Brexit, ont insisté les participants à cette rencontre placée sous le thème "Le Brexit : quelles opportunités et quelles menaces pour le Maroc ?".

Intervenant à cette occasion, le politologue Mustapha Sehimi a rappelé que les échanges commerciaux globaux entre le Maroc et le Royaume-Uni sont en moyenne de 13,8 milliards de dirhams par an (2014-2016), notant que le Maroc, en cas de sortie du Royaume-Uni de l'UE, devrait mettre à profit la suppression des conditions communautaires qui limitaient l'évolution de ses parts de marché.

A cet égard, il a rappelé les entretiens entre le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, et son homologue britannique en 2018 à Londres portant sur la coopération agricole entre les deux pays et l’impact du Brexit sur le partenariat agricole maroco-britannique, faisant observer qu'ils ont permis d'explorer les moyens de garantir un bon positionnement des produits agricoles marocains en clarifiant les conditions d’écoulement des exportations transitant par l’UE.

Il faut se pencher également sur un cadre favorable au niveau législatif pour améliorer davantage les liens commerciaux, a-t-il ajouté, soulignant l’importance de préserver les accords bilatéraux durant la période transitoire suite au Brexit et de mettre en place les accords adéquats après cette période.

Pour ce qui est des risques de change, il a évoqué les problèmes de volatilité de la Livre sterling et ses répercussions sur les transactions financières, soulignant la nécessité de définir des instances arbitrales compétentes et les voies de recours possibles au niveau légal à l’ère post-brexit.

Pour sa part, Jenny Pearce, de l'ambassade britannique à Rabat, a mis en avant les efforts consentis pour maîtriser l'impact du Brexit, notamment dans le contexte marocain, et éviter toute rupture des liens économiques, réitérant la détermination du Royaume-Uni à développer les relations bilatérales et de servir les intérêts mutuels des opérateurs économiques des deux pays.

Il a en outre mis l'accent sur la présence significative de son pays sur la scène internationale, comme en témoigne son action au niveau des instances onusiennes et son ambition de devenir un investisseur de taille sur le continent africain qui revêt une grande importance pour le Royaume-Uni.

A rappeler que l'accord de Brexit conclu par le Premier ministre britannique Boris Johnson et les dirigeants européens après deux semaines de négociations intensives a reçu, pour la première fois, le soutien du Parlement britannique, qui a adopté en deuxième lecture sa loi d'application.

Quelque 329 députés ont soutenu cette loi et 299 ont voté contre cette législation, qui ouvrira la voie à une étude du texte dans les détails, à seulement neuf jours de la date prévue du départ du Royaume-Uni de l'Union européenne.

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