Le patron de la Caisse de dépôt et de gestion, Abdellatif Zaghnoun, vient d’opérer un virage stratégique à 360° (voir les détails du plan) qui se résume en une seule phrase : ne plus être un opérateur qui intervient sur toute la chaîne de valeur, mais davantage un investisseur. Pour ce groupe tentaculaire aux 145 participations, qui compte mettre un terme à la déperdition des énergies et, surtout, rentabiliser ses fonds propres, cette annonce est loin d’être anodine. Elle sonne, en effet, comme la fin d’un contrat moral qui a toujours lié la Caisse à l’Etat. Officieusement, ce dernier a, en effet, toujours appelé à la rescousse la Caisse, lui faisant assumer le rôle de sapeur pompier par moment, même en sachant qu’elle risquait de se brûler. Clairement, si l’on en croit ce que veut Zaghnoun, il s’agira de ne plus intervenir et d'injecter des sous partout et n’importe comment, mais d'investir avec mesure et de manière rationnelle et prudente.
La CDG ira-t-elle alors jusqu’à perdre son surnom de bras financier de l’Etat ? Le laissera-t-on libre de ses mouvements et de ses choix ? C’est à voir. En tout cas, sa nouvelle posture devrait considérablement tendre le cordon ombilical qui la lie à l’Etat. Jusqu’à la rupture ? Pas forcément, car cela dépendra de la capacité de Zaghnoun à manœuvrer et à manager l'Etat. Et ce, tout en préservant les intérêts de la Caisse.
D.W.