En dépit de la crise, certaines collectivités territoriales (CT) continuent d’allouer des budgets importants à leur parc roulant.
Des élus et des militants associatifs sont montés au créneau pour dénoncer ces opérations qui impactent les finances de ces CT.
Dernièrement, le Conseil de la ville de Casablanca a lancé un appel d’offres pour la location, en formule longue durée, de voitures qui seront mises à la disposition de ses agents. Le plafond de l’opération est limité à près de 11,5 millions de DH. Des membres du Conseil, notamment de l’opposition, ont exigé des explications.
«Nous ne sommes pas contre la location de voitures, mais il faut l’aborder avec plus de rationalité. Il faut limiter le nombre de véhicules au strict minimum et ne pas acquérir des voitures de luxe pour contenir le budget. Il faut également veiller scrupuleusement aux charges de fonctionnement de ces véhicules, comme le carburant ou autres. L’appel d’offres doit prendre en considération certaines conditions en matière de transparence et de concurrence», souligne Abdessamad Haykar, président du groupe PJD et ex-vice-président au Conseil de la ville de Casablanca.
Le même constat est fait dans d’autres villes. Le Conseil de la ville de Marrakech a décidé de lancer un appel d’offres pour la location de 10 voitures pour un montant estimé à 700.000 DH. Une décision qui a été vivement critiquée, surtout que cette flotte est de type premium.
«Ce genre de marché budgétivore est contraire aux slogans et aux promesses électorales. Le Maroc vit une grave crise économique et budgétaire. Il faut revoir minutieusement le schéma des dépenses et prioriser les budgets essentiels», souligne Mohamed Azergui, militant associatif dans la ville ocre.
Si la location longue durée de voitures est devenue la règle dans les grandes collectivités territoriales, des communes, notamment dans le monde rural, procèdent à des acquisitions de véhicules qui absorbent une bonne partie de leur budget annuel. La Cour des comptes a épinglé plusieurs présidents à ce sujet et relevé des dysfonctionnements flagrants.