Plusieurs secteurs sont affectés par les perturbations des chaînes logistiques en amont et en aval et ont du mal à résister.
L’ASMEX, à travers sa Commission Logistique, propose des solutions et des recommandations pour aider les exportateurs à gérer la crise et à envisager l’après-crise.
La digitalisation, le e-commerce, le Made In Morocco, l’innovation et la R&D sont les principaux leviers de croissance à activer pour négocier au mieux le virage serré que prend le commerce international.
La Commission Logistique de l’ASMEX a tenu, le 13 mai 2020, une réunion en visio-conférence afin de débattre des problèmes logistiques rencontrés par les exportateurs en cette période de pandémie COVID-19 et mener une réflexion sur l’après-crise.
Présidée par Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’ASMEX, et Abdelaziz Mantrach, vice-président de l’ASMEX et président de la commission Logistique, cette rencontre a été animée par Brahim Ait Addi, chef de la division de la Réglementation et de la Facilitation commerciale au ministère du Commerce extérieur, Salim Quouninich, directeur de RAM-Cargo, et Younes Jalal, Directeur général de Transit Jalal.
Face aux perturbations que connaît le commerce international et à l’arrêt d’activité que connaissent plusieurs lignes de production au Maroc et à travers le monde, les exportateurs marocains sont confrontés à une situation inédite et les constats sont alarmants.
Toutes les chaînes logistiques aériennes, terrestres ou maritimes sont bousculées par la propagation du nouveau coronavirus-Covid19 et des mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la pandémie.
Au niveau des industriels et des exportateurs, cela se traduit par des ruptures de stocks, des lignes de production à l’arrêt faute d’intrants, des contrats suspendus, des déficits de paiement...
Plusieurs participants ont partagé leurs expériences et apporté leurs témoignages. A titre d’exemple, le secteur pharmaceutique exportateur subit une rupture de stocks au niveau du marché africain, expliquée par le fait que chaque exportation de médicament est désormais soumise à une autorisation et une étude au cas par cas, indique l’Asmex dans un communiqué.
Le secteur de la pêche est, lui, doublement touché avec, d’une part, le repos biologique du début de l’année et, d’autre part, l’impact négatif du virus sur l’approvisionnement de la matière première en amont, ce qui a un impact direct sur les capacités d’exportation.
Pour sa part, le secteur agroalimentaire commence à peine à se stabiliser ces dernières semaines après plusieurs problèmes liés à la baisse de la demande, le retard des livraisons et l’annulation de plusieurs commandes.
La Commission Logistique de l’ASMEX suit de très près l’évolution de la situation et accompagne les exportateurs pour trouver des solutions opérationnelles telles que le regroupement des marchandises destinées à l’export dans le but d’augmenter le volume, et donc de faciliter le transit.
«Se préparer pour l’après Covid-19 est un virage délicat à négocier. Certaines entreprises vont y arriver parce qu’elles ont déjà anticipé les impacts de la crise à travers la veille et se sont adaptées, mais d’autres vont malheureusement se trouver en grande difficulté.
Il est de notre devoir de les accompagner et les aider à surmonter la crise ou plus exactement les crises liées au COVID-19», affirme Mantrach, président de la Commission Logistique.
Lors de ce débat avec les exportateurs et les responsables du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique, Sentissi a rappelé que rien ne sera plus comme avant et que les entreprises doivent se préparer avec la mise en place de véritables feuilles de route qui comprennent de nouvelles mesures de sécurité et d’hygiène, mais aussi de nouvelles approches commerciales et logistiques.
La vigilance doit redoubler lors des transactions à l’international en raison de l’insolvabilité de certains clients et de l’augmentation des risques.
A l’avenir, l’exportateur doit développer sa capacité à être agile, anticiper et planifier les incertitudes, et doit avoir un business modèle flexible pour être capable de changer de produit, de marché destinataire, de diversifier les sources d’approvisionnement...
Toujours dans le cadre des constats et recommandations pour l’après-crise, les participants se sont longuement arrêtés sur le rôle joué par la digitalisation et le e-commerce et se sont tous accordés à dire qu’il s’agit là d’un levier de croissance très important pour l’après-crise.
Des efforts doivent également être déployés à tous les niveaux pour promouvoir le produit Made In Morocco et le rendre compétitif à l’étranger, mais aussi pour sécuriser et renforcer au maximum les chaînes de production et réduire leur dépendance de l’étranger.
Opérateurs et gouvernement gagneraient à faire preuve d’innovation et d’audace et miser sur la recherche & développement pour encourager l’industrialisation nationale. Au terme des débats, Mantrach a rappelé l’engagement de l’Asmex auprès de ses adhérents et du gouvernement pour mener à bien cette transition et trouver les solutions adéquates à la sortie de crise.
La Commission Logistique de l’Asmex est en contact direct et instantané avec les exportateurs, et une cellule de crise se charge de recueillir leurs doléances et remonter leurs problèmes aux parties prenantes pour une plus grande efficacité dans l’action.