Depuis 2008, la crise planétaire s’est installée dans la durée. La récession tous azimuts est de plus en plus profonde et dévastatrice, et ce à tous les niveaux des économies mondiales.
Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
Face à cette terrible dépression économique et financière, les humains adoptent une attitude pour le moins révélatrice sur leur fin annoncée. Nous savons que la catastrophe est inévitable, alors nous y allons aveuglement nous approchant de plus près du gouffre final qui va sceller la fin de cette dite civilisation. Cela porte un nom : la fatalité de la fin.
Sachant qu’il n’y a plus de solution, fonçons vers le précipice. Et après nous, tous les déluges. Les indicateurs sont nombreux attestant de la fin de cette «civilisation» et le retour à un état rudimentaire. Tout s’effondre depuis 40 ans déjà. Et les dix dernières années ont été dévastatrices à tous les niveaux. L’indicateur le plus effrayant est l’effondrement économique global qui fait écho à d’autres effondrements dans tous les domaines de la vie.
Lesdites grandes puissances économiques mondiales traversent leur pire crise financière depuis 1929. Cette crise est dix fois plus catastrophique. Elle dépasse «la grande dépression» et «la grande récession». Elle est le résultat de deux facteurs majeurs : la croissance à tout prix et la pandémie du coronavirus. Première conséquence directe : le produit intérieur brut (PIB) mondial peut se contracter de 5,2% en 2020, selon les prévisions de la Banque mondiale.
C’est dans la zone Euro que le recul, attendu à − 9,1%, sera le plus marqué au monde. Jamais autant de pays n’ont connu simultanément une telle récession depuis 1870. «C’est un coup dévastateur porté à l’économie mondiale», confesse le président de la Banque mondiale, David Malpass.
Dans la foulée, le Fonds monétaire international (FMI) table sur un recul de 3% du PIB mondial. Évidemment, les pays pauvres vont subir la crise de plein fouet. Celle-ci est appelée à laisser de terribles séquelles partout dans le monde. Les dégâts dans des pays comme les USA, la Chine ou encore les économies fortes de l’Europe ne laissent pas de place pour l’optimisme. Il faut se préparer au pire. Car cette crise de 2020 est systémique. Elle englobe tous les secteurs vitaux de toutes les économies mondiales. Elle est d’autant plus inédite qu’elle est accompagnée d’un effondrement de l’exploitation des matières premières, de la raréfaction du pétrole dont le pic a été atteint en 2007. Le pic désigne le moment où l'extraction mondiale de pétrole (calculée en millions de barils par jour) aura atteint son niveau maximal avant de connaître par la suite un déclin dû à l'épuisement progressif des réserves de pétrole contenues dans le sous-sol terrestre. Nous y sommes depuis au moins une décennie. Et la situation est irréversible.
A ceci s’ajoute la surexploitation des métaux rares dont la Chine est le grand producteur mondial. En effet, 4% de l’indium consommé, 55% du vanadium, 65% du spath fluor et du graphite naturel, 71% du germanium, 77% de l’antimoine, 84% du tungstène et 95% des terres rares. A titre d’exemple, entre 2006 et 2008, une hausse de la consommation chinoise de titane, un minerai dont elle extrait 50% de la production mondiale, a entraîné une multiplication du cours par dix.
Avec la révolution high-tech et le tout digital, ces métaux rares sont appelés à voir leur production exploser pour fabriquer plus de gadgets électroniques, sans parler de leur utilisation dans ce qu’on appelle à tort «les énergies vertes» (Éolien et solaire) qui monte crescendo.
Ce qu’il faut retenir, c’est que les réserves mondiales de toutes les matières premières sont en déclin. Et il n’y a pas d’alternatives pour maintenir ce rythme effréné de croissance. À un moment, estimé par les chercheurs à 2050, l’humanité entrera dans un effondrement global qui balaiera ce que nous appelons «civilisation». Le déclin prendra des années, mais à l’horizon 2100, c’est un autre visage qu’aura la terre et l’humanité qui y habite.