Le Fonds monétaire international (FMI) projette un repli de la croissance mondiale de 3,4% en 2022 à 2,8% en 2023, avant de remonter lentement et de se stabiliser à 3% dans cinq ans, la prévision à moyen terme la plus faible depuis des décennies.
Dans la mise à jour de ses perspectives pour l’économie mondiale publiée mardi, l’institution financière internationale indique que les économies avancées devraient voir un ralentissement de la croissance particulièrement marqué de 2,7% en 2022 à 1,3% en 2023.
Dans le cas de tensions plus fortes sur le secteur financier, la croissance mondiale devrait chuter à environ 2,5% en 2023, au plus bas depuis le ralentissement mondial de 2001, sauf pendant la crise initiale du COVID-19 en 2020 et pendant la crise financière mondiale de 2009, relève la même source dans son rapport rendu public à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
"Les perspectives anémiques reflètent les politiques strictes nécessaires pour faire baisser l'inflation, les retombées de la récente détérioration des conditions financières, la guerre en cours en Ukraine et la fragmentation géoéconomique croissante", souligne la même source.
Bien que l'inflation ait diminué à mesure que les banques centrales relèvent les taux d'intérêt et que les prix des denrées alimentaires et de l'énergie baissent, les pressions sous-jacentes sur les prix se révèlent persistantes, avec des marchés du travail tendus dans un certain nombre d’économies, ajoute le rapport.
Tout en relevant les effets de la hausse rapide des taux directeurs et les vulnérabilités du secteur bancaire et les risques de contagion accrues pour l'ensemble du secteur financier, le FMI souligne que les niveaux d'endettement restent élevés, ce qui limite la capacité des décideurs budgétaires à répondre aux nouveaux défis.
Les prix des matières premières qui ont fortement augmenté après le déclenchement du conflit en Ukraine se sont modérés, mais la guerre continue et les tensions géopolitiques sont fortes, souligne l’institution financière.
L'inflation globale devrait tomber de 8,7% en 2022 à 7,0% en 2023 en raison de la baisse des prix des matières premières, mais l'inflation sous-jacente (de base) devrait diminuer plus lentement.
“Les tensions sur le secteur financier pourraient s'amplifier et la contagion pourrait s'installer, affaiblissant l'économie réelle par une forte détérioration des conditions de financement et obligeant les banques centrales à reconsidérer leurs orientations politiques”, selon la même source.
Le FMI alerte sur les risques de surendettement dans un contexte de hausse des coûts d'emprunt et de ralentissement de la croissance, ainsi qu’aux répercussions de l’intensification de la guerre en Ukraine avec davantage de flambées des prix des denrées alimentaires et de l'énergie.
“L'inflation sous-jacente pourrait s'avérer plus persistante que prévu, nécessitant encore plus de resserrement monétaire pour être maîtrisée.
La fragmentation en blocs géopolitiques a la portée de générer d'importantes pertes de production, notamment par ses effets sur l'investissement direct étranger”, relève encore l'institution de Bretton Woods.