Le digital s’impose comme une nécessité à toutes les entreprises qui, pour améliorer leur performance et augmenter leur compétitivité dans leurs secteurs d’activité respectifs, doivent plus que jamais se prêter au jeu de la transition numérique.
Par M. Boukhari
Inwi organise, en partenariat avec l’Association des utilisateurs des systèmes d'information au Maroc (Ausim), la 6ème édition des «Rencontres Entreprises», un rendez-vous incontournable dédié à la transformation digitale des entreprises, qui se déroulera dans plusieurs villes du Royaume. Le thème central de cette année est : «Quels défis pour une entreprise performante à l’ère du digital ?». Intervenant à cette occasion, Oussama El Arroussi, directeur éthique et développement chez Inwi, a affirmé que le digital est quelque chose sur lequel le partage et l’échange sont réellement opportuns.
«C’est donc l’objet de cette édition que nous organisons pour la première fois cette année en partenariat avec l’Ausim. La transformation digitale fait partie intégrante de la vie quotidienne de nos entreprises. Cela va de l’auto-entrepreneur individuel jusqu’aux multinationales basées dans notre pays, et qui sont en train de réaliser toute l’ampleur que les outils digitaux apportent dans leur façon de produire. Nous avons tous, en tant qu’acteurs de cette transformation et de ces technologies, un rôle à jouer auprès des entreprises pour que cette transformation qui s’installe dans la durée soit la plus transparente possible. Aussi, pour que les entreprises puissent en tirer les bénéfices sans gaspiller une partie de leur énergie dans la gestion de la technologie», souligne-t-il. D’après lui, inwi a mis à disposition des entreprises, très tôt, une infrastructure dédiée en termes de connectivité fixe et qui gagne de plus en plus en intelligence.
«Aujourd’hui, après avoir déployé des réseaux qui sont sur des infrastructures en fibre optique et couvrant l’ensemble du territoire marocain, nous avons pu proposer aux entreprises de toutes les tailles des accès à Internet, mais aussi à des réseaux privés. Ainsi, nous apportons lors de cette phase plus d’intelligence dans la gestion de ces réseaux, et qui soit le plus proche de l’application que le client souhaite traiter», précise El Arroussi. Notons que cet événement annuel vise à sensibiliser les professionnels et les entreprises aux enjeux et aux opportunités qu’offre la transition numérique, et les accompagner pour adopter les outils et les pratiques nécessaires pour réussir cette transformation. L’idée étant de leur permettre de doubler leur performance.
«La performance, c’est l’aptitude de l’individu au sein de l’entreprise à réaliser ses objectifs de manière optimale. Quand on prend les objectifs avec les résultats qui, bien évidemment, doivent être réalistes, en sus des moyens mis en œuvre, on doit penser efficience», a insisté Fahd Meski, vice-président de l’Ausim. Et de poursuivre : «Une entreprise qui se fixe par exemple comme objectif d’augmenter son portefeuille client de 10% et de réduire ses dépenses de 5%, devra se poser les questions suivantes : Est-ce qu’elle va rester sur une infrastructure IT en interne avec un ingénieur réseau, un ingénieur système et un ingénieur sécurité, ou est-ce qu’elle va passer sur du Cloud ? La deuxième option va certainement l’aider à augmenter la disponibilité et les performances, etc. Et dans ce triangle, cette entreprise doit se challenger et voir ce qu’elle peut apporter comme technologie, identification des processus, ainsi de suite».
La 5ème édition a connu un franc succès, avec la participation de plus de 600 entreprises de divers secteurs d'activités et une forte présence de la PME / PMI de différentes régions du Royaume. Fort de cet engouement, la 6ème édition promet d'aller encore plus loin dans l'exploration des enjeux de la transformation digitale. Les séminaires prévus lors de ces rencontres se sont déroulés sur une demi-journée, mardi 28 novembre, pour l’étape de Marrakech.
Au programme, des sujets stratégiques ont été abordés, tels que l’exploitation de la data pour créer de la valeur, le rôle crucial du cloud en tant qu'outil accélérant la digitalisation des PME, la protection des données ainsi que des études de cas concrets permettant de retenir les meilleures pratiques à adopter pour chaque enjeu. Pour Yassine Moudatir, directeur de la Solution factory chez Sanlam Maroc, Il existe ce que l’on appelle les valeurs marchande et stratégique de la data. «Dans notre cas, par exemple, nous travaillons avec l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale, ndlr) pour avoir des données sur les entreprises, et plus la donnée est volumineuse plus le prix est élevé; c’est donc considéré comme une matière première. Pour ce qui est de la valeur stratégique, elle se manifeste à travers un objectif que nous essayons d’atteindre à travers la donnée.
A titre d’exemple, chez Sanlam, la marque du véhicule est considérée comme étant une donnée importante parce que c’est ce qui nous permet d’orienter le client vers des garagistes spécialisés capables de réparer ledit véhicule». En outre, Moudatir a rappelé que quelle que soit la taille de l’entreprise, il y a des objectifs à atteindre, et en partant de l’un desdits objectifs, on se pose certaines questions telles que : Quelles sont les données pertinentes ? Comment les exploiter et les traiter ? Le tout, en étudiant la possibilité de s’appuyer sur des partenaires externes qui traitent de la donnée et peuvent nous la mettre à disposition. Par ailleurs, en ce qui concerne le stockage des données, Saloua Chaaibi, responsable de la digitalisation et la simplification des procédures au Centre régional d’investissement de la région Marrakech-Safi, évoque l’aspect juridique selon lequel il est primordial de classer les données pour savoir à quel niveau il faut les mettre en termes de protection et ce, conformément à l’article 5 de la loi 05-20 relative à la cybersécurité.
«Ensuite, nous voyons notre positionnement par rapport à la loi 08-09 relative à la protection des données à caractère personnel. C’est impératif parce qu’il s’agit de la manipulation des données de nos clients (investisseurs, entrepreneurs, entreprises) selon les usages: Qu’est-ce que je devrais faire de cette information une fois stockée ? Est-que j’en ai réellement besoin ? Quelle est la fréquence de sa mise à jour ? Quelle est la durée de sa conservation ? Quelle mesure de confidentialité devraisje mettre en place ? Quel dispositif vais-je mettre en place pour cette information, qu’elle soit à caractère sensible, vital, confidentiel, à accès restreint ou à partager ? In fine, si on n'intègre pas la sécurité dans la stratégie de l’entreprise comme un engagement du top management, on reste exposés à moult risques», a-t-elle expliqué.