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Des facteurs exogènes pèsent sur la reprise économique en 2022

Des facteurs exogènes pèsent sur la reprise économique en 2022

2021 a été marquée par la reprise économique, mais différentes contraintes ont impacté cette relance. Tous les observateurs s’accordent à dire que le manque de visibilité rend difficile la formulation d’hypothèses ou de projections économiques pour 2022.

Le Maroc entame cette année avec les incertitudes induites par le variant omicron.

Aux menaces d’arrêt de certaines activités économiques, difficultés d’approvisionnement en matières premières, perturbations du commerce international, s’ajoute une vague inflationniste qui pèserait sur le pouvoir d’achat des citoyens.

Pour débattre de ce sujet, la Chambre de commerce britannique au Maroc, BriCham, a organisé un webinaire sous le thème : «2022, année de réelle reprise économique ?».

Plusieurs intervenants de renom ont participé à la rencontre, notamment Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM, qui a affirmé que «le Maroc a retrouvé en 2021 le niveau d’activité de 2019 plus vite que prévu. Les principaux secteurs exportateurs ont réalisé des bilans encourageants. Certains ont même enregistré des performances notoires, excepté le tourisme et les activités qui lui sont liées, qui restent fortement impactées par les fermetures des frontières».

S’agissant des mesures prises par le gouvernement pour donner une nouvelle impulsion à la relance, Tazi a relevé les dispositions fixées dans le cadre de la Loi de Finances 2022.

«Il faut saluer le ministère de l’Economie et des Finances, car il a agi dans un contexte particulier. La loi des LF a été préparée par l’ancien gouvernement. Le texte a nécessité des adaptations pour répondre à de nouveaux enjeux», explique-t-il.

Tazi a évoqué quelques dispositions phares comme la baisse du taux de l’IS de 28% à 26% pour les entreprises industrielles dont le bénéfice net est inférieur à 100 millions de DH. L’investissement est fixé à 250 milliards de DH au lieu de 200 milliards de DH pour une année normale.

Selon lui, le gouvernement devrait lancer de nouvelles mesures en faveur des investisseurs privés car le niveau de l’investissement public reste prépondérant, avec une part de plus de 66%.

Mehdi Tazi n’a pas manqué de relever les atouts dont dispose le Royaume, notamment sa stabilité politique, économique et monétaire. Le pays poursuit son programme de renforcement de ses infrastructures de base sans oublier la qualité des ressources humaines dont il recèle.

Les atouts du Royaume ont été également relevés par Mohamed Seghiri, Directeur général de Sound Energy, qui a rappelé que la stabilité sociale et économique est très importante pour un pays pour séduire les investisseurs.

Il a expliqué que son entreprise a quitté plusieurs pays où elle opérait pour investir au Maroc, car le Royaume affiche une vision claire et ambitieuse dans le secteur de l’énergie, surtout pour le renouvelable.

Pour les hydrocarbures, il existe un cadre institutionnel attractif pour les investisseurs, aussi bien en matière de prospection, de production, d’exploitation ou de distribution.

Les départements de l’énergie et de l’industrie ont la volonté de développer le secteur de l’électricité et l’arrimer aux meilleures normes internationales.

Un travail important reste à déployer pour mettre à niveau le secteur. Le Maroc dispose également de nombreuses potentialités dans le domaine du gaz et de l’hydrogène.

Toutefois, Seghiri a rappelé les contraintes et les défis à relever par le Royaume, qui doit consolider sa souveraineté énergétique. En effet, le pays importe plus de 80% de ses besoins énergétiques. Le prix de l’énergie n’est pas assez compétitif, d’où la nécessité de trouver de nouvelles pistes pour le rendre plus abordable et raisonnable.

Concernant le partenariat du Maroc avec le Royaume-Uni, Seghiri a évoqué le méga projet de câble électrique de 3.800 km entre les deux pays. Cet investissement nécessitera un budget de 20 milliards de dollars. Plusieurs entreprises britanniques s’intéressent à la prospection des hydrocarbures dans le Royaume. Leurs projets commencent à donner des résultats encourageants.

Pour sa part, Adil Bouchikhi, directeur Corporate, région Semed BERD, a indiqué dans son intervention que «contrairement à 2021, 2022 sera marquée par un certain ralentissement sous l’effet de plusieurs facteurs, dont notamment le retrait des mesures incitatives.

La crise sanitaire persiste encore avec l’apparition de nouveaux variants, l’inflation commence à se développer. On note également des difficultés en matière d’approvisionnement en matières premières de produits finis ou semi-finis.

La FED devrait augmenter son taux d’intérêt et cela devrait avoir un effet sur l’économie américaine et, par ricochet, sur l’économie mondiale. Le sort de l’économie marocaine est lié à l’économie mondiale, surtout européenne».

 

Charaf Jaidani      

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