La Chambre allemande de commerce et d’industrie au Maroc, dans le cadre de l’Initiative spéciale formation et emploi (Invest for Jobs), a organisé à Casablanca en format hybride une conférence sous le thème : «Industry 4.0 made in Germany» au Maroc. Cet évènement avait pour objectif de montrer l’importance du digital dans les différents secteurs industriels au Maroc dont celui de l’agroalimentaire.
Cette conférence a connu la présence de Bart Demaegdt, expert digital au sein de Siemens, Mehdi Bensouda, directeur de Sew Eurodrive, et Ahmed Daoudi, directeur de recherche et développement du groupe Koutoubia.
Lors de ce débat, il s’agissait de soulever les différentes problématiques et les freins face au développement d’une industrie 4.0 dans les «process» de production des entreprises nationales.
Pour Bart Demaegft, les entreprises marocaines ont des difficultés de gestion au niveau des outils technologiques, et travaillent avec des process non harmonisés. «Nous remarquons qu’il y a beaucoup de choses qui font tache au niveau de la gestion industrielle des entreprises, dont l’interconnexion des interfaces entre les data utilisées.
Il est compliqué de transmettre les informations entre les machines car elles ne parlent pas le même langage, et cela fait perdre du temps à l’entreprise. Il faut des process standardisés et bien harmonisés, afin de fluidifier la transmission des données», a-t-il indiqué.
Mehdi Bensouda a, pour sa part, soulevé les difficultés face à l'émergence de l’industrie 4.0 au Maroc, qui se traduisent entre autres, par les réticences des patrons d’entreprises face aux nouveaux outils digitaux.
Pour lui, il y a un grand délai entre la prise de conscience de l’importance des nouvelles technologies et le moment de décision de leurs implémentations. Il a indiqué que : «La difficulté réside de dissuader les patrons d’entreprises d’investir dans des technologies futures alors qu’ils n’ont pas encore amorti leurs investissements des outils actuels.
Mais il faut qu’ils prennent conscience que leurs nouveaux choix leur permettront d’économiser davantage d'argent et gérer les imprévus et de s'aligner avec les process internationaux».
Ahmed Daoudi s’est, quant à lui, arrêté sur l’expérience de Koutoubia sur le sujet, insistant qu’il faut être à la veille des nouvelles technologies surtout du côté des entreprises qui ont de gros volumes de production et qui ont le souci du respect des délais imposés par la supply chain.
«Le groupe Koutoubia a opté pour changer de cap et virer vers l’industrie 4.0 afin de rehausser son tissu industriel. Ce choix s’inscrit dorénavant dans notre stratégie future», a-t-il expliqué.
Ajoutant : «La crise du Coronavirus nous a poussés à adopter le e-commerce, qui nous a contraint à son tour à mettre en place un nouveau mode organisationnel, afin d’être en phase avec le volet de la digitalisation et faire un recyclage des ressources humaines pour les former aux nouveaux outils technologiques. Cela nous aidera à être encore plus intégrés dans l’économie de demain».
Enfin, il ressort des déclarations des professionnels que les entreprises du secteur agroalimentaire doivent prendre conscience de l’importance des nouvelles technologies afin d’être dans les temps, et pouvoir assurer une activité pérenne, qui pourra faire face aux différents risques de production ou encore delogistique.
Badr Chaou