Il faut disposer de moyens adéquats pour effectuer le choix des projets d'investissement les plus rentables et générateurs de développement sur les plans territorial et national. C'est la déclaration faite mardi à Rabat par le Chef de gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, qui présidait la cérémonie d’ouverture d’un atelier international sur "L’investissement public efficace pour un développement territorial inclusif et durable au Maroc". Il estime qu’il est nécessaire d’identifier les bonnes pratiques et de les concrétiser afin de faire éviter aux établissements et institutions publics les pertes qu’ils subissent en investissant dans des projets peu rentables.
Selon El Othmani, le taux d’investissement total (privé et public) s’est considérablement amélioré durant les dernières années pour atteindre plus de 30% du PIB actuellement, ce qui a permis de développer les infrastructures de bases, promouvoir les exportations, lancer des projets structurels dans plusieurs régions et renforcer le tissu économique marocain. En dépit de cette dynamique, l’investissement public n’a pas eu l’effet escompté sur le taux de croissance économique, en comparaison avec ce qui se passe dans d’autres pays émergents, souligne le chef de gouvernement, notant que la question de l’efficacité et la rentabilité de l’investissement public se pose.
El Othmani a également mis l’accent sur les disparités territoriales, rappelant que le fonds de solidarité interrégionale est l’un des mécanismes qui vise à pallier ce phénomène à travers une répartition équitable des ressources. Pour lui, il est nécessaire de disposer de toute une politique publique ayant pour objectif de rétablir l’équilibre entre les régions du Royaume au niveau du développement socio-économique. Cette politique devrait permettre d’identifier les bonnes pratiques à même d’aboutir à cet équilibre, a-t-il poursuivi.
De son côté, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, a souligné que les discussions autour des montants colossaux de l’investissement public mènent souvent à ouvrir un débat sur son impact sur l’endettement. "Sans cet endettement, nous n’aurons pas réalisé plusieurs projets structurants et infrastructures comme les autoroutes et les ports", a-t-il relevé. "L'essentiel de cet endettement est porté par les établissements publics", note Boussaid, précisant que cinq établissements représentent environ 80% de l’endettement.
Par ailleurs, l'argentier du Royaume a annoncé que son ministère et la Banque mondiale sont en train de mettre en place un système "Project investment management" (PIM) qui permet de classer par priorité les investissements en fonction notamment de leurs impacts sur la croissance.