Zurich Insurance Group vient de publier son deuxième sondage annuel sur les PME.
Ce sondage a été mené auprès de 3.800 dirigeants dans 19 pays différents, dont le Maroc, et vise à analyser le comportement des entreprises lors des 12 derniers mois, identifier les opportunités qui se présentent à elles, mais aussi à ressortir leurs challenges pour les années à venir.
Tendance à l’expansion de l’activité…
Dans la plupart des pays sondés, les entreprises ont été une fois de plus portées sur l'expansion de leur activité au cours de 12 derniers mois. Et ce, en ciblant de nouveaux clients dans leur marché intérieur et en diversifiant leur gamme de produits / services. «Les exceptions sont l'Allemagne et l'Autriche où les PME ont davantage investi dans des actifs et des opérations d’entreprise», note l’étude qui souligne que moins de 10% des entreprises interrogées ont déjà songé à arrêter leurs activités ou à en réduire la portée.
… Les PME marocaines optimistes…
Au Maroc, les entreprises se sont révélées plus optimistes, puisque seulement 1,5% d’entre elles ont songé à arrêter leur business (Vs 3,9% pour la région MEA). «Les PME ont été particulièrement touchées par la crise financière qui a affecté leur capacité à croître et restreint leurs possibilités de financement, particulièrement en Europe», précise Dirk De Nil, administrateur Directeur général de Zurich Assurances Maroc. Selon lui, les résultats de cette enquête sont encourageants. Ils démontrent que les PME profitent de la reprise économique et se positionnent pour une croissance plus soutenue.
… Concentrées sur la croissance intérieure…
Dans la région MEA, les PME marocaines ont davantage cherché à se concentrer sur la croissance intérieure en recrutant de nouveaux clients (32,5% Vs 27,1% pour MEA), à diversifier leur gamme de produits et services (29,5% Vs 23,4%) et à s’exporter (25,5% Vs 21,5%). Ceci dit, elles ont moins bénéficié que leurs homologues de possibilités d’obtention de financements additionnels ou de conditions de crédit avantageuses (1% Vs 9,8%). Aussi, 21% d’entre elles ont procédé à une revue de leurs prix à la hausse, tandis que 25,5% ont augmenté leurs marges.
… Tout en scrutant de nouveaux marchés à l’étranger…
D’après l’enquête, les principales opportunités identifiées par les PME au niveau mondial sont le ciblage de nouveaux segments de clients et la réduction des coûts et des dépenses. Ce constat est à nuancer selon les pays et les régions.
Beaucoup d'entreprises voient l'expansion sur les marchés étrangers comme une réelle aubaine pour leur développement : Hong Kong (20%), Maroc (25,5%), Taiwan (22,5%) et Turquie (27%). Cependant, l’expansion à l’étranger n’est plus une option aussi attrayante comme en 2013. Dans ce sens, les PME en Europe (12%) et en Amérique Latine (9%) ont eu peu d'appétit pour la découverte de marchés étrangers.
… La diversification, un levier majeur…
La diversification semble être considérée comme le principal levier pour le Maroc (34,5% Vs 24,3% pour MEA). Les entreprises du pays pensent aussi que la réduction des coûts et des dépenses pourrait leur permettre de mieux envisager l’avenir, vu que 30,5% d’entre elles ont évoqué ce facteur contre seulement 23,3% en moyenne pour la région MEA. Elles considèrent aussi que l’introduction des nouvelles technologies est susceptible de créer de la valeur (26,5% Vs 20,1%).
Le sondage confirme encore une fois que le moral des entreprises marocaines est meilleur que celui de leurs homologues, puisque seulement 3% des entreprises ne voient pas d’opportunités au moment présent contre 14,5% dans la région.
… La compétition et le dumping, les risques auxquels il faut faire face…
En 2014, les plus grands risques identifiés par les PME sont la compétition et le dumping, avec leur impact sur les marges de vente. Ce risque est d’ailleurs classé dans le top 2 chez 18 pays parmi les 19 concernés par l’enquête. Alors que les PME marocaines sont généralement optimistes quant à l’avenir, elles restent préoccupées par la pression concurrentielle et l'incidence du dumping (41,5 Vs 37,4% pour la région MEA), ainsi que par le risque d’une faible demande (34,5% Vs 27,9%).
L'échec de partenaires et des fournisseurs est identifié comme l'un des trois principaux risques au Moyen-Orient et en Afrique (17%), tandis que seulement 7% des entreprises d’Asie-Pacifique sont inquiètes à ce sujet. Dans la région MEA, le Maroc et la Turquie affichent un taux se situant au-delà de la moyenne, avec successivement 25% et 24%.
… A côté de la cyber-criminalité…
L'enquête montre également que les entreprises se préoccupent deux fois plus des "cyber risques", comparativement à 2013. En Malaisie par exemple, la cyber-criminalité est perçue comme le 3ème plus grand risque encouru par les PME. Dans ce sens, un récent rapport d’Advisen et de Zurich montre que 52% des grandes entreprises aux Etats-Unis ont déjà souscrit une assurance de piratage informatique et 54% de celles qui ne l’ont pas fait ont déclaré qu'elles envisageaient de l’acquérir l'année prochaine.
Pour le Maroc, la cyber-criminalité reste moins préoccupante (4,5% Vs 8,9% pour la région MEA). Il en est de même pour les défaillances techniques ou informatiques (5% Vs 8%).
… Et de la corruption…
La corruption est un risque plus important pour les PME en Afrique du Sud (16%), au Mexique (13%) et au Maroc (12,5%). En général, les préoccupations concernant la corruption ont augmenté modérément dans presque tous les pays par rapport à 2013, mais fortement en Suisse qui est passée à 11,5%.
En Europe, les PME sont plus axées sur la sécurité de leurs clients et leurs collaborateurs, en particulier en Allemagne (24%) et en Autriche (32%) où cela constitue une préoccupation plus grande que la faiblesse de la demande. En Asie-Pacifique, les entreprises sont préoccupées par les risques de catastrophes naturelles et les conditions météorologiques imprévisibles : Hong Kong (28%) et Taiwan (34%).
Les détails de l’enquête
L'enquête a été réalisée pendant l’été 2014 par GfK Suisse AG et GfK Global, tnsglobal (Australie), Millward Brown (Irlande) et bjconsult (Maroc).
L’échantillon est constitué de 3.800 petites et moyennes entreprises (0 à 250 employés, à temps plein). Un échantillon représentatif de 200 PDG, propriétaires, Directeurs généraux, directeurs financiers, trésoriers, directeurs des opérations a été inclus par pays.
Les 19 pays concernés par l’enquête sont : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Brésil, Émirats Arabes Unis Espagne, Hong Kong, Irlande, Italie, Malaisie, Maroc, Mexique, Portugal, Royaume-Uni Suisse, Taiwan et Turquie.