Leader de la branche automobile avec plus de 2,2 Mds de dirhams de primes, Saham Assurance estime que la fraude a pris de l'ampleur dans les sinistres automobiles.
"Il faut s'en occuper rapidement", martèle Christophe Buso, DG de Saham Assurance, qui présentait mardi les résultats annuels de la compagnie.
Si les pistes sont nombreuses pour sortir de cette situation, le management écarte celle de la hausse des prix, du moins la hausse généralisée et systématique.
Pour Buso, la solution viendrait beaucoup plus de la mise en place d'un dispositif antifraude efficace.
Cela va des mesures «pragmatiques» comme «éviter de laisser de l'espace aux fraudeurs», à l'utilisation de l'intelligence artificielle et le traitement de données.
«Assurer un véhicule sans le voir est un risque. Faire des photos avant de l'assurer me paraît être un bon départ», lance Buso.
«On peut aussi détecter les cas de fraude en surveillant les processus grâce aux recoupements de données, ce qui nécessite des formations pour les collaborateurs. L'utilisation des données peut aussi faire ressortir des cas potentiels de fraude. Il y a des logiciels qui travaillent avec des outils apprenants», ajoute-t-il.
Pour Buso, l'indemnisation sans réparation génère aussi des risques, de récidive notamment. «C'est pour cela qu'il faut l'encadrer», insiste le DG de Saham Assurance.
Dans ce cadre, annonce-t-il, l'ensemble du marché a pris la décision de limiter l'indemnisation rapide sans réparation à un cas par an et par contrat, avec un plafond de 10.000 DH.
Les compagnies veulent aussi restreindre les prestations d'assistance gratuite.
Les véhicules de remplacement gratuits en cas de panne ou d'accidents seront supprimés par exemple.