Redisons-le une fois de plus : l’agriculture est le moteur de la croissance économique marocaine. Mais quand on sait que les petites exploitations (moins de 5 ha), très peu productives, sont largement majoritaires en nombre (70%), il y a lieu, évidemment, de repenser le modèle de développement agricole.
Le Plan Maroc Vert s’y est mis, mais sans fondamentalement changer la donne.
Cela explique certainement pourquoi ce sujet a occupé une place de choix dans le discours prononcé par le Roi, vendredi, devant les membres des deux Chambres du Parlement à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la 3ème année législative de la 10ème législature.
Le Souverain a ainsi mis en orbite un impératif auquel le Maroc, qui aspire à moderniser et développer son économie, ne saurait se soustraire : «favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole».
On ne doute pas que les politiques vont bientôt s’approprier cette expression. Tant mieux si c’est pour en faire bon usage.
Un bon usage, c’est, comme l’a dit le Roi, que le gouvernement «mette au point des dispositifs innovants, propres à inciter les agriculteurs à adhérer davantage à des coopératives et groupements agricoles productifs, à suivre des formations en matière agricole».
La finalité est donc de permettre au petit agriculture attaché à la terre, et qui trime sous le soleil ardent de nos campagnes, de pouvoir gagner décemment sa vie.
Dès lors, «une réflexion doit être engagée sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour rendre justice aux petits agriculteurs, particulièrement en ce qui concerne la commercialisation de leurs produits, et la lutte vigoureuse contre les spéculations et la multiplication des intermédiaires», souligne le Souverain.
La balle est donc maintenant dans le camp du gouvernement.
On verra bien si, au-delà de l’utilisation de la sémantique agricole, il saura se mettre dans la peau… du paysan.■
D. W.