Le Bureau exécutif du Front national de sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (anciennement SAMIR) s’est réuni le 3 avril 2023, soit une date coïncidant avec le septième anniversaire du jugement de liquidation judiciaire prononcé le 21 mars 2016 à l’encontre de la société SAMIR. Et ce, après l’arrêt de sa production en août 2015 et sa privatisation en 1997.
Il a été question de délibérer à propos du “mépris du gouvernement et de son irresponsable indifférence à l’égard des profonds dysfonctionnements du marché des hydrocarbures, ainsi que de l'ampleur des pertes abyssales résultant du maintien de la fermeture de la raffinerie de Mohammedia et de la libéralisation des prix des carburants”, précise-t-on dans un communiqué.
Ledit bureau s’est également préoccupé des conséquences déplorables de cette situation sur le pouvoir d'achat, la cherté des prix et la sécurité énergétique de la nation dans un contexte mondial fortement perturbé et ouvert à toutes les possibilités.
Par ailleurs, ce dernier porte à la connaissance de l'opinion publique nationale ce qui suit :
Le gouvernement est à la fois responsable et complice lorsqu'il se contente d’observer sans agir et qu’il s’abstient d’intervenir pour faire face aux dysfonctionnements du marché des hydrocarbures. Aussi, faire cesser les pertes colossales qui en résultent depuis l'arrêt de la production de la société SAMIR, l'adoption d'une libéralisation sauvage des prix et la paralysie du Conseil de la concurrence. De même que le gouvernement et toutes les autorités publiques chargées de la protection des intérêts du pays et des citoyens sont appelés d’une part, à œuvrer pour assurer la reprise immédiate du raffinage de pétrole à la raffinerie de Mohammedia, saisir les opportunités et prévenir les risques potentiels. Et, d'autre part, à s'attaquer au désordre observé sur le marché des hydrocarbures et à revenir à la régulation et au plafonnement des prix jusqu'à ce que les conditions d’une concurrence saine sur le marché soient réunies et que le lobby du monopole et de la domination soit démantelé.
Outre la liquidation judiciaire de la société SAMIR et son extension à ses anciens dirigeants en raison des terribles erreurs de gestion, il est à noter que la dilapidation de l'argent public au niveau l'endettement de la société, essentiellement à travers le crédit d’enlèvement (impôts et taxes collectés auprès des contribuables sans reversement au Trésor public dans les délais impartis), nécessite l'ouverture d'une enquête approfondie en recherche de responsabilité de tous les acteurs impliqués dans cette affaire. C’est pourquoi, le Front décide de coopérer avec l'Association marocaine pour la protection des deniers publics en vue du dépôt d’une plainte auprès des autorités compétentes, afin d'investiguer sur les soupçons de dilapidation de l'argent public dans l'endettement de la société SAMIR dont le recouvrement est devenu impossible.
Après l'échec depuis sept années du transfert judiciaire des actifs de la société SAMIR et le refus de l’actuel et précédent gouvernement de débattre de la proposition de loi visant ce transfert pour le compte de l'État marocain, ni d’envisager l’adoption de l’une des cinq solutions de sortie de crise proposées par le Front dans son rapport de 2018, le Front décide d’étudier la possibilité de recourir à l'ouverture d'une souscription publique via le marché boursier pour les personnes physiques et morales à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc. Et ce, afin d'acquérir les actifs de la société SAMIR libérés de toutes dettes et de toutes hypothèques. À cet effet, le Front prendra contact avec la présidence de l'Autorité marocaine du marché des capitaux et la présidence des grandes banques nationales, dont le Crédit Populaire du Maroc, Attijariwafa bank et Bank of Africa,afin de solliciter leur participation active et leur aide pour contribuer à la réussite de cette grande initiative de dimension nationale.
Le Bureau Exécutif du Front considère que le dossier de la société SAMIR est une question qui concerne tous les Marocains soucieux de protéger les intérêts de leur pays, sa stabilité et son progrès, comme elle concerne tous ceux qui prônent la séparation du monde politique avec celui des affaires et promeuvent la sécurité énergétique nationale.
Il appelle de nouveau tous les partis politiques, organisations syndicales et associations de la société civile à poursuivre le plaidoyer et à renforcer la pression sous toutes les formes possibles, au sein des institutions comme en dehors de celles-ci, afin de mettre un terme au gaspillage des potentialités du Maroc liées au dossier de la société SAMIR. Comme il les appelle à agir sans relâche jusqu'à la reprise du raffinage pétrolier à la raffinerie de Mohammedia et à faire face à la situation de non droit qui prévaut en matière de prix des hydrocarbures, de niveau des stocks et de qualité des produits pétroliers en général et des carburants plus particulièrement.