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Inclusion financière : «Le système bancaire devrait être un peu plus réactif»

Inclusion financière : «Le système bancaire devrait être un peu plus réactif»

Initiée depuis 2016, la Stratégie nationale d’inclusion financière vise à atteindre les catégories sociales qui subissent encore l’exclusion financière. En marge des travaux de la deuxième édition du Forum international des innovations pour l’inclusion financière, tenue le 12 mai 2022, Rachid Seddik Seghir, expert-comptable DPLE, partage avec nous sa vision de l’inclusion financière au Maroc. Entretien. 
 

Propos recueillis par M. Ait Ouaanna & M. Boukhari

La Quotidienne : Comment définissez-vous l’inclusion financière ?
 
Rachid Seddik Seghir : A travers l’inclusion financière, nous cherchons à ce que tout le monde puisse bénéficier financièrement du système bancaire, à savoir le dépôt des fonds, les transactions qui vont être réalisées par des moyens modernes, l’accès au financement, au crédit, à l’épargne etc.  L’inclusion financière concerne des personnes hors système qu’on cherche à remettre dans un système qui s’adresse à tout le monde. Il existe une façon normale d’opérer et lorsqu’on est exclu de cette norme, on ne travaille pas comme le reste et on agit différemment. En revanche, lorsqu’on est dans le système, nous nous trouvons dans une situation qui nous permet de bénéficier de plusieurs avantages. Par exemple, quand vous adhérez à une association ou une coopérative, vous avez un certain nombre de privilèges et c’est exactement la même chose. 
 
L.Q : Quelle est votre perception de la situation générale de l'Inclusion financière au Maroc ?
 
R.S.S : Le Maroc a fourni beaucoup d’efforts en matière d’inclusion financière. Nous avons très bien avancé mais il reste beaucoup à faire. Le système bancaire devrait être un peu plus réactif, prendre plus de risque et intéresser beaucoup plus de monde, c’est là où ça devrait se jouer. On a imposé l’obligation d’ouverture de compte mais il faudrait également qu’on arrive à drainer le maximum de personnes en tant que clients. C'est ainsi qu’on pourra inclure le maximum de personnes et faire profiter tout le monde du système bancaire et du système financier. 
 
L.Q : Quels sont les atouts majeurs pour assurer l'inclusion financière ?
 
R.S.S : Pour réussir à atteindre l’inclusion financière, il est indispensable d’accorder aux gens un certain nombre d’avantages, notamment la retraite, le crédit, etc. Ceux qui tracent leurs opérations au niveau d’un compte bancaire peuvent facilement bénéficier de crédits. Les travailleurs indépendants ou en freelance sont théoriquement exclus de toute possibilité d’octroi de crédit. Néanmoins, avec le lancement il y a un an du chantier royal de la généralisation de la protection sociale, même les personnes qui ne perçoivent pas un revenu stable et récurrent, peuvent aujourd’hui être intégrées dans un système financier et bancaire, tracer et effectuer pratiquement toutes leurs opérations.

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