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Industrie : Une année 2024 de tous les records

Industrie : Une année 2024 de tous les records

Le ministère de l’Industrie et du Commerce a présenté, mercredi à Rabat, les résultats du baromètre de l’industrie nationale 2025, lors d’une cérémonie présidée par Ryad Mezzour. 

 

Par Reda Mouhsine

Cette édition, qui dresse un bilan détaillé de la performance du secteur pour l’année 2024, révèle une progression sans précédent des principaux indicateurs, confirmant la résilience et la montée en puissance du tissu productif marocain.

Le chiffre d’affaires industriel a atteint 898 milliards de dirhams en 2024, en hausse de 9% par rapport à 2023, tandis que la production industrielle a progressé de 12%, pour s’établir à 842 milliards de dirhams. La valeur ajoutée a, quant à elle, augmenté de 11% pour atteindre 240 milliards de dirhams, et les investissements industriels ont bondi de 30%, s’élevant à 90 milliards de dirhams.

Des prévisions dépassées

L’emploi industriel a également franchi le seuil symbolique du million de postes, avec 1.038.133 emplois recensés, soit plus de 42.000 créations nettes en une seule année.
Prenant la parole, Ryad Mezzour a salué des résultats «au-delà des attentes» : «J’étais moi-même surpris par l’ampleur de la progression. Nous avions anticipé une hausse naturelle, mais les chiffres ont dépassé nos estimations. Cela traduit la vitalité du tissu industriel marocain et la confiance des investisseurs.»

Le ministre a rappelé que, depuis 2021, le Maroc a multiplié par 2,2 son chiffre d’affaires industriel, par 1,5 sa valeur ajoutée, et par 3 ses exportations. «En vingt-cinq ans, l’investissement industriel a été multiplié par neuf. Nous étions à 10 milliards de dirhams en 1999, nous sommes à 90 milliards aujourd’hui. C’est le résultat d’un travail collectif entre l’État, les entreprises et les territoires.»

Automobile, chimie et pharmaceutique en tête de la transformation

Le baromètre confirme la domination du secteur automobile, qui devient le premier contributeur industriel du Royaume avec 196 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et plus de 250.000 emplois directs. Ce secteur est suivi par les industries mécaniques et métallurgiques (+35%), pharmaceutiques (+34%), chimiques et parachimiques (+32%), textile et cuir (+28%), et agroalimentaires (+21%).

«L’automobile est désormais un pilier mondial de notre industrie, mais la diversification sectorielle est tout aussi essentielle. Les industries pharmaceutiques, chimiques et agroalimentaires confirment une dynamique forte et durable», a affirmé le ministre.
La dynamique industrielle se diffuse sur l’ensemble du territoire. Les régions Dakhla-Oued Eddahab (+54%), Guelmim-Oued Noun (+45%), et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (+44%) affichent des progressions spectaculaires, traduisant l’impact des infrastructures logistiques et portuaires. 

«Nous assistons à l’émergence d’un Maroc industriel équilibré. Les régions du Sud, Tanger et Marrakech connaissent des croissances qui annoncent un nouvel âge de la régionalisation économique», a souligné Mezzour.

Un capital industriel désormais majoritairement marocain

Le baromètre souligne également la montée en puissance du capital national, désormais majoritaire à 70% dans les entreprises industrielles. Ce tournant témoigne de la confiance des opérateurs marocains dans leur propre appareil productif et dans la stabilité du cadre d’investissement.

«Le Maroc ne se contente plus d’accueillir les investissements, il les produit. L’industrie marocaine appartient d’abord aux Marocains», a insisté le ministre.

La mutation industrielle marocaine se caractérise par un basculement vers les industries à moyenne et haute technologie, qui génèrent désormais plus de la moitié de la valeur ajoutée du secteur.

La productivité moyenne par emploi a augmenté de 30% en dix ans, atteignant 231.000 dirhams par poste, traduisant la modernisation des procédés et la montée en qualification du capital humain.

«Notre objectif n’est pas seulement de produire plus, mais de produire mieux», a rappelé M. Mezzour. «L’innovation, la technologie et la formation sont désormais au cœur de notre modèle industriel.»

Un baromètre pour piloter la politique industrielle

Le Baromètre de l’industrie nationale, entièrement digitalisé, se veut un outil d’aide à la décision. Il repose sur une collecte exhaustive de données économiques et sociales couvrant tous les secteurs et régions, et permet de mesurer la performance selon le niveau technologique et la taille des entreprises.

«Ce baromètre est un miroir fiable de notre industrie. Il nous aide à ajuster nos politiques publiques et à anticiper les transformations économiques mondiales», a conclu le ministre.

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