L’autonomisation économique des femmes est aujourd’hui au cœur de toutes les politiques de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes. Au Maroc, de nombreuses avancées ont été réalisées à ce niveau notamment grâce à l’implication des différents acteurs de la scène politique et associative.
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a organisé conjointement avec le ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille une rencontre sur «l'autonomisation économique des femmes, un impératif de développement». Ont pris part à cet événement, Chakib Alj, président de la CGEM, Awatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille, Saloua Karkri, fondatrice et présidente honoraire de l'AFEM, Chaibia Alaoui Belbzioui, vice-présidente général de la CGEM Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ainsi que d’autres personnalités relevant du secteur privé marocain.
Pour un changement réel et effectif, les entreprises sont conscientes qu’il est indispensable de garantir une égalité du genre permettant aux femmes de se hisser à des niveaux supérieurs. «Aucune démocratisation, ni croissance durable ne sont possibles sans l'amélioration de la condition des femmes», a souligné dans ce sens le président de la CGEM, assurant que le Patronat sensibilise, challenge et accompagne en permanence les performances de l'entreprise. «Je suis également fier d'annoncer que plus de 70% des membres de l'équipe permanente de la Confédération sont des femmes dont plusieurs d'entre elles occupent des postes de management», s'est-il réjoui.
Pour sa part, la ministre appelle à une multiplication des efforts pour résoudre toutes les problématiques entravant l’autonomisation économique des femmes pour permettre leur intégration dans le marché de travail et leur inclusion politique, économique, sociale et culturelle. «Garantir une égalité entre les hommes et les femmes quant à la participation dans la vie économique est essentiel pour relever des défis structurels et assurer le développement de notre pays, surtout quand on sait que celles-ci représentent 50% de la population nationale» a-t-elle précisé.
Le nouveau modèle de développement (NMD) a souligné le rôle important que jouent les femmes dans l’essor de l’économie et sa contribution à son rayonnement à l’échelle mondiale. «Le gouvernement prévoit, dans son programme au titre de la période 2021-2026 de faire passer le taux d’activité des femmes de 20% à 30%, créer pas moins de 1.000.000 emplois d’ici cinq ans et réduire les disparités sociales», fait-elle savoir.
Après avoir indiqué que la vision et les actions entreprises par la Confédération sont en total alignement avec le NMD et le programme gouvernemental, Chakib Alj a relevé que la Commission «Entreprise responsable et citoyenne», présidée par Saadia Slaoui Bennani, œuvre sans relâche pour la promotion de l'intégration économique de la femme à travers des initiatives au sein de l'entreprise et au niveau de la société marocaine dans sa globalité.
Dans le milieu de l’entreprise, il existe plusieurs facteurs clés qui garantissent l’émancipation et la réussite des femmes. Il s’agit entre autres de la persistance. «Ce sont les entreprises qui ont pris conscience de cela depuis longtemps et qui le font année après année qui ont les meilleurs résultats», explique Yasmine Benamour, Directrice générale de HEM.
Et d’ajouter : «il y a également l’engagement des chefs d’entreprises qui font de la mixité leur priorité stratégique à tous les niveaux hiérarchiques. Il faudrait également mettre en place un recrutement inclusif de genre en formant les DRH quand ils ne sont pas sensibles à la question du genre. Aussi, mettre en place des mesures de flexibilité, d’aménagement du temps de travail ainsi que des chartes de bonne conduite, ne pas pénaliser la promotion des femmes à cause de la maternité et mettre en valeur les rôles modèles pour combattre les clichés. En dernier lieu, il est primordial d’encourager les femmes à prendre des postes de responsabilité».
Il convient de rappeler que l’autonomisation économique des femmes passe avant tout par un renforcement du modèle de développement économique marocain générateur d’emplois suffisants et adaptés aux compétences et qualifications des citoyennes marocaines ainsi que la mise en place de politiques socioéconomiques efficaces dans les domaines clés.
Par Malak Boukhari