La blockchain est une technologie qui offre l'avantage de la décentralisation et la sécurité des transactions, ce qui contribue à l'amélioration de la qualité des services financiers, ont souligné, mercredi à Marrakech, les participants aux sessions du 5ème forum mondial des dépositaires centraux des titres des valeurs mobilières (WFC 2019).
Cette technologie permet, en effet, la transmission des informations dans les "chaînes de blocs" avec un niveau élevé de sécurité et de façon directe sans l'intervention d'un intermédiaire financier, garantissant ainsi plus de rapidité dans les transactions et une réduction des coûts, ont relevé les experts qui intervenaient lors des sessions sur les avantages et les menaces de la blockchain et l'adoption des technologies financières (fintech).
"La blockchain fait partie de la nouvelle génération des technologies financières qui permettront d'accélérer davantage la croissance économique mondiale", a dit Joseph Lubin, fondateur de ConsenSys, société de développement de logiciels blockchain, et cofondateur d'Ethereum.
Selon lui, toute nouvelle ère économique a été initiée par une révolution technologique lui permettant de générer une valeur ajoutée importante en peu de temps.
Avec cette nouvelle technologie, a-t-il poursuivi, "nous disposons d'un système plus fiable", ajoutant que "les défaillances financières de la dernière décennie peuvent être attribuées aux faiblesses d'Internet".
Pour lui, la décentralisation constitue une solution qui offre une opportunité financière tout en maintenant la concurrence entre les différents opérateurs.
Par ailleurs, Timothy Hogben, de l'Australian securities exchange (Bourse australienne), a relevé l'existence de plusieurs niveaux pour intégrer la blockchain dans l'écosystème boursier.
Le défi consiste à organiser les données de manière à pouvoir y accéder et à les transférer rapidement et en sécurité.
"Nous avons passé énormément de temps à étudier les nouvelles technologies de manière fonctionnelle et non fonctionnelle pour atteindre la libéralisation et la sécurité de l'accès aux données en temps réel", a-t-il fait savoir, soulignant l'importance d'élaborer un format normalisé de la circulation de l'information.
Pour sa part, Tony Sio, de la Bourse Nasdaq (USA), a noté qu'avec l'apprentissage automatique (machine learning), "le premier défi auquel nous sommes confrontés est l'usage des nouveaux outils".
Il est "extrêmement difficile de trouver et de fidéliser les compétences qui maîtrisent ces outils", ajoute-t-il.
Mettant l'accent sur la nécessité d'échanger avec les régulateurs sur la conformité des nouvelles technologies aux réglementations, il a estimé que toute initiative doit être basée non seulement sur son impact sur le client, mais également sur les outils les plus acceptés par ces réglementations.
"Nous avons déployé de nombreux efforts pour nous assurer que les régulateurs sont en mesure de comprendre les processus", a-t-il dit, faisant observer qu'il existe une divergence dans la manière dont ces régulateurs considèrent les technologies.
De son côté, Abhijit Akhawe, directeur à la société internationale de conseil et de technologies Accenture (Londres), a relevé que la nature expérimentale des technologies constitue un défi majeur.
"Nous ne pouvons jamais savoir ce que nous allons obtenir avant de l'avoir expérimenté et il est, par conséquent, difficile de décider combien investir et pour combien de temps", a-t-il expliqué.
Il a, en outre, fait remarquer que les entreprises qui s'appuient sur les fintech ont plus de liberté de s'éloigner des systèmes existants, tandis que de nombreuses autres institutions financières ont besoin de plus de temps pour s'adapter avec ces technologies.■