Le Roi Mohammed VI a procédé, jeudi au Centre de formation dans les métiers de l'hôtellerie et du tourisme, sis au quartier Guich Loudaya à Témara, au lancement officiel de l'année pédagogique 2019-2020.
Il a aussi présidé la cérémonie de présentation des données relatives au bilan et aux dernières avancées de la réforme du système de l'éducation et de la formation, notamment les nouveaux mécanismes d’orientation adoptés cette année et qui prennent en compte les capacités et les affinités de l’apprenant.
A cette occasion, le Roi a visité des ateliers du Centre de formation dans les métiers de l'hôtellerie et du tourisme, réalisé en partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité et inauguré par le Souverain le 15 juillet 2014.
A cette occasion, le ministre de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi, a présenté devant le Roi les données relatives au bilan et aux dernières avancées de la réforme du système de l'éducation et de la formation.
Il a souligné que les programmes et mesures prévus au titre de cette réforme ont enregistré des taux de réalisation très satisfaisants, notamment au niveau du soutien à la scolarisation, de la lutte contre la pauvreté et la précarité, de la mise en œuvre du Programme national de l'éducation inclusive et de la mise en place d’un système national d’orientation précoce.
Amzazi a, à ce titre, mis en exergue les avancées enregistrées par le programme de généralisation et de développement de l’enseignement préscolaire.
Selon lui, la moyenne nationale des enfants ayant intégré l’enseignement préscolaire au titre de l’année 2018-2019 s’est établie à 55,8%, et ce taux a pu être atteint grâce à l’inscription de 100.672 enfants supplémentaires et à la création de 5.833 nouvelles classes.
Il a rappelé que ce taux devra s’établir à 67% en 2021, avec une généralisation de l'enseignement préscolaire pour les enfants âgés de 4 et 5 ans à l’horizon 2027 et une intégration de la catégorie d'enfants de 3 ans à partir de l’année 2028.
Le ministre a fait observer, à ce propos, que la mise en œuvre de ce programme s’est accompagnée de la formation de 11.138 éducateurs et éducatrices, ainsi que de la publication d’un kit pédagogique destiné à l’amélioration de la qualité de l’enseignement préscolaire.
Au sujet du renforcement du soutien social des élèves, Amzazi a assuré qu’il a été procédé à l’élargissement de la base des bénéficiaires du programme "Tayssir" d’appui financier conditionnel, grâce notamment à l’adoption du Régime d'assistance médicale (RAMED) dans la sélection des familles éligibles.
Ce programme a bénéficié à 1.800.000 élèves au titre de l’année scolaire 2018-2019 contre 706.359 au titre de l’année 2017-2018.
Par ailleurs, le ministre a souligné l’augmentation de la dotation quotidienne réservée aux cantines et internats pour bénéficier à 1.701.877 élèves au titre de 2018-2019, la mise en place d’un programme d’amélioration des services de restauration scolaire, et la création de 12 nouveaux internats disposant de services de restauration.
Pour ce qui est du service de transport scolaire, le ministre a fait savoir que 271.057 élèves ont pu en bénéficier au cours de l’année 2018-2019, notant que ce chiffre devrait s’établir à 325.000 en 2020-2021.
Quant aux prestations sociales au profit des étudiants de l’enseignement supérieur et des stagiaires de la formation professionnelle, Amzazi a indiqué que l’offre d’hébergement a été consolidée grâce à l’ouverture, en partenariat notamment avec le secteur privé, de 8 cités et résidences universitaires (9.294 lits) et de 5 restaurants universitaires.
Ses travaux de construction et d’élargissement de 18 cités et résidences universitaires (12.798 lits) et de 4 restaurants universitaires sont en cours de réalisation.
De même, a ajouté le ministre, l’année 2018-2019 a connu l’ouverture de quatre internats (500 lits) et restaurants au profit des stagiaires de la formation professionnelle et l’octroi de 35.000 bourses.
Amzazi a, en outre, fait savoir que son département a entrepris plusieurs autres actions, notamment le renforcement du réseau des écoles communautaires, avec la construction de 29 écoles, dont 9 écoles ont été ouvertes à l’occasion de la nouvelle rentrée scolaire, ainsi que de celui des écoles de deuxième chance de nouvelle génération, dont 30 seront ouvertes au titre de l’année 2019-2020.
Le ministre a rappelé, à cette occasion, le lancement du Programme national de l'éducation inclusive au profit des enfants en situation de handicap.
Il vise à permettre aux élèves à besoins spécifiques de bénéficier des mêmes opportunités que les autres enfants, que ce soit au niveau des infrastructures, des accessibilités ou au niveau éducatif à travers les programmes scolaires et leur contenu.
Il a été procédé, au titre de ce programme, a ajouté Amzazi, à l’élaboration d’un cadre méthodologique pour les classes inclusives et à l’adaptation des mécanismes d’orientation, des programmes scolaires et du système d’évaluation des enfants cibles.
Amzazi a également mis l’accent sur la mise en place par son département d’un système efficient et actif d’orientation scolaire, professionnelle et universitaire, qui prévoit différentes passerelles entre les cursus académiques et professionnels et l’adoption d’un projet personnel de l’élève du primaire et du secondaire.
Il y a aussi l’institutionnalisation de la fonction d’"enseignant principal" chargé d’accompagner les élèves tout au long de leur parcours scolaire, ainsi que l’obligation de stage pour les collégiens afin qu’il puissent découvrir le monde professionnel.
Le ministre a également mis en avant les efforts déployés en vue de la création, en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, d’une filière "sport-études" au niveau de l’enseignement secondaire et universitaire, l’amélioration de la maitrise des langues étrangères et la promotion de la qualité de l’enseignement au niveau des établissements privés de formation professionnelle et d’enseignement supérieur.
Dans une allocution similaire, la DG de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), Loubna Tricha, a présenté un exposé sur l’état d’avancement du Programme des Cités des métiers et des compétences (CMC), colonne vertébrale de la nouvelle feuille de route pour le développement du secteur de la formation professionnelle.
Ce programme vise à inaugurer une nouvelle génération d’établissements de formation professionnelle, favorisant l’employabilité des jeunes, la compétitivité des entreprises et la création de valeur localement, d’une part, et catalysant la conduite de changement vers un dispositif national de formation professionnelle, homogène et plus performant, d’autre part, a précisé Tricha.
Il prévoit, à ce titre, la réalisation de 12 CMC, une pour chacune des régions du Royaume, qui apporteront une capacité de 34.000 places pédagogiques, avec un taux d’hébergement de 16%, a poursuivi Tricha.
Huit antennes seront rattachées à ces cités, notamment les 2 Instituts de formation dans les métiers de la santé de Rabat et Casablanca, les 5 pôles "agriculture" des régions de l’Oriental, Souss-Massa, Fès-Meknès, Beni Mellal-Khénifra et Rabat-Salé-Kénitra, en plus de l’institut du tourisme en cours de construction à Dakhla, indique-t-elle.
La DG de l’OFPPT a assuré que le concept des cités des métiers et des compétences repose sur trois piliers fondamentaux, à savoir des espaces pédagogiques modernes, une ingénierie de formation actualisée et un capital humain valorisé.
Ces trois piliers sont portés par le socle de la nouvelle gouvernance en sociétés de gestion, permettant un rapprochement effectif entre l’opérateur de formation, l’entreprise et la région.
Et ce, tout en conférant à la CMC l’agilité et la souplesse de gestion nécessaires pour s’adapter dans la durée, aux besoins d’un marché en perpétuelle évolution, a-t-elle dit.
Tricha n’a pas manqué, à cette occasion, de souligner que l’offre cible nationale sera ainsi caractérisée par une palette de 11 secteurs, offrant 449 filières de formation, dont 29% nouvellement créés et 24% actualisés.
Au sujet de l’état d’avancement de la réalisation du programme, Tricha a affirmé que la prospection du foncier a été entamée dès la validation de la nouvelle feuille de route, et que le choix des chefs-lieux et des localités de chaque cité a suivi une logique d’ancrage économique, afin de lui permettre de se connecter à son écosystème, favorisant ainsi son ouverture sur l’entreprise et la formation en milieu professionnel au profit de ses stagiaires.
Et d’ajouter que les cités seront délivrées en trois lots, respectant l’engagement de démarrage de la formation entre la rentrée 2021 et la rentrée 2023.
Ainsi, les 3 régions Souss Massa, Lâayoune Sakia El Hamra et l’Oriental verront ouvrir leur cité à partir de la rentrée 2021, a-t-elle indiqué.
Le régime de croisière sera atteint en 2022 avec le démarrage de 5 nouvelles cités au niveau de Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-El Hoceima, Beni Mellal-Khenifra, Draa-Tafilalet et Guelmim-Oued Noun.
Et la rentrée 2023 sera marquée, quant à elle, par l’achèvement de la réalisation du programme, avec l’ouverture des cités de Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Dakhla-Oued Dahab, conclut Tricha.
Le Souverain a procédé, à cette occasion, au lancement de l'Initiative royale "Un million de cartables", qui bénéficie cette année à plus de 4.463.000 élèves et mobilise des investissements de l'ordre de 484 millions de dirhams.
Lancée par le Souverain en 2008 et reconduite chaque année, cette initiative profite aux élèves de l'enseignement primaire et collégial, avec une priorité accordée au monde rural (63%).
Le Roi a ainsi procédé à la remise symbolique de cartables et de manuels scolaires au profit de dix élèves de l'école Othmane Ibn Affane et du lycée collégial Sidi Yahya Zaer, relevant tous les deux de la préfecture de Skhirate-Témara.