A les entendre, on croirait qu'ils vont pratiquement et irrémédiablement, et sous peu, tous mettre la clé sous le paillasson. En tout cas, c'est ce que l'Union marocaine des agents et courtiers d'assurances (UMAC) a laissé entendre, lors d'une rencontre régionale tenue ce mardi après-midi à la Chambre de commerce, d'industrie et de services de Casablanca. Clairement, selon l'UMAC, la profession broie du noir et est au bord de l'asphyxie. "40% du réseau des intermédiaires en assurances évoluent actuellement sous le seuil de rentabilité", martèlent les responsables de l'Union. Parmi les causes de leur malheur, ils citent la circulaire de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) relative à l’encaissement des primes d’assurance qui, selon eux, va laisser nombre d'agents et courtiers sur le carreau d'ici la fin de l'année.
Dans ce cadre d'ailleurs, l'UMAC prévoit de lancer un appel d'offres pour sélectionner un cabinet qui devra mener une grosse étude sur la rentabilité de leur business. Et elle compte opposer les résultats de cette étude à la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance (FMSAR), à l'ACAPS, mais aussi au gouvernement. Et, apparemment, un vent particulièrement frais circule entre l’UMAC et la FMSAR : cette dernière ne répondrait plus aux courriers envoyés par les agents et courtiers pour tenir des réunions par rapport à leur situation. Car l’UMAC veut également que le système de rémunération qui prévaut actuellement soit complètement revu et renégocié, estimant que «l'intermédiaire est le maillon faible de la chaine».
Selon nos informations, une lettre ouverte destinée au gouvernement sera diffusée incessamment. Et si leurs cris de détresse ne sont pas entendus, les agents et courtiers d’assurances menacent carrément de descendre dans la rue pour manifester. Est-ce pour autant que la situation va changer ?
D. W.