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Santé : Tahraoui passe le balai

Santé : Tahraoui passe le balai

Dans les couloirs ministère de la Santé marocain, un vent nouveau semble souffler. Amine Tahraoui, le ministre de tutelle que l’on disait particulièrement discret depuis son arrivée, s’est visiblement décidé à sortir le balai.

L’éviction de la directrice régionale de Rabat-Salé-Kénitra, après celle de Souss-Massa, et la suspension à titre conservatoire des personnes concernées par le drame de l’hôpital Hassan II d’Agadir ne sont pas de simples gestes isolés : elles semblent s’inscrire dans une vague de restructuration visant à replacer la gouvernance au centre de l’action publique.

Autrement dit, il ne s’agit plus de pousser la poussière sous le tapis, mais de réorganiser la maison.

Cette fermeté intervient dans un contexte de forte pression sociale. La tragédie de l’hôpital Hassan II d’Agadir, marquée par la mort de huit femmes enceintes, a propulsé au premier plan des colères longtemps contenues.

Parallèlement, le Projet de Loi de Finances 2026 donne au ministère des moyens inédits. Avec une hausse budgétaire de plus de 30%, portant les crédits à 42,4 milliards de dirhams, le Maroc engage un chantier d’investissement d’une ampleur rare.

Le nouvel hôpital Ibn Sina à Rabat, les CHU de Béni Mellal, Guelmim et Errachidia, la construction de structures spécialisées, la réhabilitation de 90 hôpitaux, la modernisation de 3.000 centres de santé, l’équipement des services d’urgence, la création de 12 centres de transfusion sanguine, la digitalisation intégrale du parcours patient…, sont autant de signaux d’un Etat qui veut non seulement mailler le territoire, mais également moderniser la prise en charge.

Dans la même veine, dans plusieurs régions, 49 nouveaux centres viennent d’ouvrir leurs portes, mobilisant médecins, infirmiers et techniciens.

Sur le papier, cette dynamique est à saluer. Reste que l’enjeu n’est plus seulement d’ériger des infrastructures sanitaires, mais l’humain.

Alors que le pays fait face à un déficit estimé à 32.000 médecins et 65.000 infirmiers, la fuite des compétences mine l’effort budgétaire. Former sans pouvoir retenir est une absurdité.

Le patient marocain, lui, ne réclame pas de miracle : il demande juste à être accueilli dignement et soigné avec dignité. Bref, il veut seulement un service public fiable.

Lorsque ce droit élémentaire n’est pas garanti, tout acte ou discours politique s’effrite.

 

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