Les co-législateurs de l'Union européenne (UE) ont entériné un nouveau report, jusqu’en 2029, de la loi sur le devoir de vigilance environnementale des grandes entreprises, après avoir déjà largement réduit les ambitions de ce texte.
Adopté il y a seulement un an et demi, ce texte visait à obliger les grandes entreprises à prévenir et remédier aux violations de droits humains (travail des enfants, travail forcé, sécurité...) et aux dommages environnementaux tout au long de leurs chaînes de valeur, y compris chez leurs fournisseurs dans le monde.
Mais les Vingt-Sept et les eurodéputés ont décidé de réviser largement cette loi, en ligne avec le virage probusiness de l'UE, bousculée par la concurrence de la Chine et les droits de douane aux Etats-Unis.
Le compromis scellé dans la nuit reprend les grandes lignes d'un vote du Parlement où droite et extrême droite s'étaient alliées pour sabrer une partie du texte mi-novembre, au nom de la "simplification".
Ainsi, le seuil des entreprises concernées a été relevé à plus de 5.000 employés et plus de 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel. De même, les Etats et les eurodéputés ont supprimé le régime de responsabilité civile européenne, qui servait à harmoniser les obligations des entreprises et leurs responsabilités devant la justice en cas de manquements.
Les co-législateurs ont finalement préféré s'en tenir aux législations de chaque pays, en plus de renoncer aux plans de transition climatique que les entreprises étaient censées fournir.
Les 27 et le Parlement ont en outre simplifié une autre loi sur le "reporting durable" que devaient faire les entreprises. Ils ont exclu les PME de ce texte, qui concernera les entreprises de plus de 1.000 salariés et 450 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Le Danemark, qui occupe la présidence tournante de l'UE jusqu'à fin décembre, s'est réjoui d'avoir réduit les "formalités" des entreprises, alors que les écologistes dénoncent à l'inverse une nouvelle remise en cause de lois environnementales.