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Sahara marocain : De la fiction à la réalité

Sahara marocain : De la fiction à la réalité

• Le plan d’autonomie proposé par Rabat s’impose désormais comme la seule voie crédible, laissant Alger et le Polisario face à leurs contradictions.
• Tout ce qu’il faut savoir sur le vote au Conseil de sécurité.

Il y a des dossiers diplomatiques qui vivent si longtemps dans l’ambiguïté qu’on finit par croire qu’ils n’évolueront jamais. Le Sahara marocain était de ceux-là.

Après cinq décennies dans l’impasse, la vérité, la vraie, a fini par terrasser les postures idéologiques et tous ces mensonges visant à falsifier l’Histoire, entretenus par Alger pour masquer ses propres obsessions géopolitiques.

Aujourd’hui, le plan d’autonomie marocain n’est plus une hypothèse parmi d’autres, il est devenu La base de discussion. Washington, Paris, Londres, Bruxelles… sont autant de pays qui s’y rallient ouvertement. De son côté, Moscou ajuste subtilement sa posture, tandis que Pékin se mure dans le silence pour l’instant. 

Et que découvre-t-on soudain ? Que même le Polisario ose murmurer le mot «autonomie». Certes du bout des lèvres, mais c’est déjà un aveu d’échec monumental, quand bien même il pose comme condition un référendum pour tenter de sauver la face. Ce qu’ils ne disent pas, mais laissent filtrer, c’est que leur logiciel idéologique a atteint sa limite. 

L’Algérie, longtemps persuadée que le temps jouait en sa faveur, découvre une autre réalité : l’impasse n’est pas une stratégie. Actuellement, elle en paie le prix. 

Continuera-t-elle alors sa diplomatie de l’absurde jusque dans l’antre du Conseil de sécurité de l’ONU ? Peut-être bien. Si l’on en croit les médias algériens, elle envisagerait de boycotter le vote du 30 octobre au Conseil de sécurité, qui devrait entériner le plan d’autonomie marocain comme seule solution pour clore ce différend artificiel. 

Mais ce boycott éventuel n’est pas un acte politique, c’est plutôt l’expression d’une cuisante défaite diplomatique. Parce qu’il devient trop douloureux de voir que l’autonomie proposée par le Maroc est l’unique voie réaliste. Parce que voter pour reviendrait à admettre et reconnaître cette orientation. Et parce que voter contre serait rompre les rares ponts diplomatiques qu’Alger a conservés. L’abstention ? Trop compromettante. Alors on s’en va. 

Pendant ce temps, le Polisario, lui, se débat dans un espace qui se rétrécit comme une peau de chagrin. Ses parrains traditionnels n’ont plus le poids stratégique nécessaire pour influencer le Conseil. Et sa lettre pathétique à António Guterres confirme, tant s’en faut, sa fébrilité et son désarroi. Bref, l’Histoire les dépasse. Brutalement.

Face à ce chahut, Rabat, sans triomphalisme aucun, prend de la hauteur et est confortée par ses nombreux partenaires. 

Pour Washington, l’Union européenne et nombre de pays africains, le Maroc est en effet un pilier de stabilité stratégique en Afrique du Nord, un allié sécuritaire indispensable et un partenaire économique de premier plan.

Dans de telles conditions, comment un projet séparatiste pourrait-il encore séduire ? Un tel projet, nourri durant 50 ans par le pouvoir algérien, ne correspond plus aux dynamiques régionales, aux aspirations des populations et encore moins aux priorités internationales.

Rien ne justifie donc de maintenir artificiellement sous perfusion un conflit dont personne ne veut plus.

Alors, clap de fin ? En diplomatie, rien n’est jamais garanti. Mais la mécanique se verrouille.

Lorsque trois membres permanents du Conseil de sécurité (USA, France et Royaume-Uni) prennent ouvertement position, le jeu change de nature. Lorsque même la Russie se réajuste, c’est qu’un cycle se referme. Lorsqu’on évoque la transformation, voire la cessation de la MINURSO, c’est que l’on croit sincèrement que la séquence touche à son terme.

Disons-le clairement : l’autonomie n’est plus une option, c’est LA solution politique finale. 


Conseil de sécurité : Mode d’emploi du vote à venir

Le Conseil de sécurité est l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ses décisions sont obligatoires pour tous les Etats membres. Il peut adopter des résolutions politiques, imposer des sanctions, mandater ou transformer des opérations (comme la MINURSO).
Il est composé de 15 membres, dont cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Royaume-Uni) et 10 membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans :
•    Algérie (2025)
•    Danemark (2026)
•    Grèce (2026)
•    Guyane (2025)
•    Pakistan (2026)
•    Panamá (2026)
•    République de Corée (2025)
•    Sierra Leone (2025)
•    Slovénie (2025)
•    Somalie (2026)

Il faut au moins 9 voix sur 15 et l’absence de veto d’un membre permanent pour l’adoption d’une résolution. L’abstention d’un permanent n’est pas un veto et n’empêche pas l’adoption. Un Etat peut aussi ne pas participer au vote : c’est juridiquement neutre.

Tout Etat membre non siégeant peut être invité à participer sans droit de vote si ses intérêts sont particulièrement affectés. Les parties à un différend peuvent, elles aussi, être conviées aux discussions, toujours sans droit de vote.

Concernant le Sahara marocain, dans la configuration actuelle (trois permanents soutenant l’autonomie et aucun signal de veto pour le moment), un retrait d’un élu (par exemple l’Algérie) n'empêchera pas, à lui seul, l’adoption d’un texte entérinant la prééminence du plan d’autonomie et demandant une issue politique à échéance.

F. Ouriaghli

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