La distribution des journaux au Maroc perturbée et chute des ventes.
Les rédactions mobilisées sur le digital pour donner l’information aux citoyens en temps réels.
Au-delà de ses conséquences sanitaires, la pandémie du coronavirus a des impacts économiques très dommageables sur plusieurs secteurs au Maroc.
Parmi les secteurs qui en subissent de plein fouet les effets négatifs, il y a celui de la presse, même si l’on n’en parle pas du tout.
La presse écrite en particulier souffre le martyre. Certes, elle agonise depuis bien longtemps, avec notamment l’avènement en force des médias numériques, mais l’apparition du coronavirus dans le Royaume a accentué ses difficultés économiques.
Rappelons que la presse écrite ne vit que grâce à la publicité, les ventes étant peu significatives et insuffisantes pour subvenir aux charges des entreprises de presse.
Or, en cette période de crise majeure, la majorité des campagnes publicitaires est annulée, alors que les ventes de journaux, déjà ténues, s’amenuisent comme peau de chagrin.
En cause, l’aversion des citoyens à avoir en main et manipuler des journaux, de peur d’être contaminés, mais également les difficultés liées à la distribution.
Selon Sapress-Sochepress, l’état des ventes des quotidiens pour la journée du jeudi 19 mars fait ressortir une baisse de 51% sur les ventes des quotidiens nationaux dans les villes par rapport à mardi 10 mars (les ventes de cette journée représentent une moyenne logique comme point de comparaison).
Cette baisse est de 11% par rapport au mercredi 18 mars, avec des reculs de 37% pour les quotidiens francophones (vs mardi 10 mars) et de 57% pour les quotidiens arabophones ((vs mardi 10 mars).
Pour faire face aux perturbations liées à la distribution, particulièrement en cette période de confinement, Sapress-Sochepress envisage de créer des points de vente au niveau des «commerces alimentaires qui restent ouverts au public, les points de vente Tabacs, le Modern Trade et les stations services».
«Par ailleurs, compte tenu des circonstances, nous lancerons ce week-end un site e-commerce avec livraison gratuite de la presse et des livres, afin de permettre au plus grand nombre de continuer à accéder à la presse et à la culture, sans sortir de chez soi», précise la société.
A l’évidence, si le confinement dure dans le temps, les entreprises de presse devraient voir leurs difficultés économiques et financières s’accentuer. Pourront-elles faire preuve de résilience ?
Pour autant, même si le papier est perçu comme un facteur de risque pour certains, et le confinement un handicap pour le print, cela n’empêche pas la presse de s’acquitter de sa noble mission : informer juste ses lecteurs.
C’est pourquoi elle met le paquet sur le digital pour faire parvenir la bonne information aux citoyens, surtout en cette période délicate. C’est notre devoir.
D. W.