Au deuxième trimestre 2023, le rythme de croissance des prix à la consommation, bien qu’encore élevé, aurait légèrement décéléré pour la première fois depuis six trimestres de hausse continue, s’établissant à +7,1% en glissement annuel, au lieu de +9,1% un trimestre auparavant.
Ce retournement de tendance aurait résulté du recul des prix des produits non-alimentaires de plus de la moitié (+1,4%) par rapport à +3,5% enregistré au premier trimestre et d’une décélération de 17,6% à 15,5% amorcée au niveau des prix des produits alimentaires, indique le haut-commissariat au Plan dans sa dernière note de conjoncture.
L’atténuation des pressions inflationnistes importées se serait traduite par une baisse des prix de l’énergie et un début de ralentissement des prix des denrées alimentaires.
La contribution négative des prix de l’énergie (-0,5 point) et le ralentissement des prix des produits manufacturés, sous l’effet de la décélération de ceux des véhicules et des biens d’équipement ménager non durables, auraient induit une réduction de l’inflation des produits non alimentaires.
Le fléchissement d’un point par rapport au trimestre précédent de la contribution des prix des denrées alimentaires hors frais, en lien avec le repli des prix de l’huile de table, des céréales non transformées et des produits à base de céréales, aurait, pour sa part, favorisé le recul de ceux des produits alimentaires.
Ces effets baissiers auraient été, toutefois, compensés par la poursuite de l’expansion des prix des produits frais (+2,5 points de contribution), reflétant l’accélération des prix des agrumes, des fruits et des légumes frais.
Les disponibilités plus restreintes des produits agricoles, sous l’effet du déficit hydrique persistant, ainsi que la hausse des coûts de production et de distribution, auraient entravé la décélération rapide du taux d’inflation des produits alimentaires frais.
En outre, le mouvement de persistance de l’inflation aurait été, également, alimenté par la légère hausse des prix des services, notamment ceux du transport aérien, la restauration et des consultations médicales.
L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, aurait progressé, quant à elle, de 6,5% sur un an, mais aurait, également, affiché un recul par rapport à +8,2% enregistré au premier trimestre 2023, du fait du reflux de l’inflation des produits alimentaires hors frais et de celle des produits manufacturés.
En l’absence de tensions majeures sur le marché mondial des matières premières, l’inflation devrait refluer au niveau national à +5,4% au troisième trimestre 2023 et sa composante sous-jacente pourrait diminuer jusqu’à 4,8%, suite à une moindre hausse des prix alimentaires et manufacturiers.