Arbres déshydratés, herbe jaunie..., le manque de pluie est particulièrement criant cette année. Alors que la saison hivernale touche à sa fin, le Maroc n’a connu que quelques rares précipitations; pas assez pour imbiber les sols arides.
Selon des données de la Direction générale de la météorologie (DGM), le cumul moyen des précipitations enregistrées au niveau national du 1er septembre 2021 au 31 janvier 2022 est de 38,8 millimètres, contre une normale climatologique de 106,8 millimètres sur la même période entre 1981 et 2010.
Une situation de plus en plus inquiétante, notamment pour les agriculteurs qui peinent à irriguer leurs terres et nourrir le bétail.
Pour les professionnels du secteur météorologique, cette faiblesse pluviométrique est causée par plusieurs éléments défavorables.
«Ce manque de pluie est dû aux années de sécheresse qu’a vécues le Maroc depuis 2015. Une telle situation était prévue surtout que plusieurs rapports, dont celui de l’ONU ou encore celui de la GIEC ont confirmé que le Maroc connaitra un déficit hydrique remarquable», a déclaré Mohammed Benabbou, ingénieur et expert en climat et développement durable.
Et d’expliquer : «cette année est caractérisée par la présence de l’anticyclone des Açores, une zone de haute pression atmosphérique située dans l’océan Atlantique Nord et qui s’étend sur le sud de l’Europe, l’ouest du bassin méditerranéen. Cette zone bloque toute sorte de dépression pouvant ramener de fortes précipitations ».
En effet, les données récemment dévoilées par la DGM indiquent que le cumul moyen des précipitations affiche un déficit de 64% par rapport à la normale climatologique, et de 53% par rapport à la saison précédente (2020-2021). En revanche, cette situation n’est pas inédite, puisque le Maroc a déjà connu un épisode similaire.
«Au début des années 80, nous avons vécu une sécheresse semblable à celle que nous vivons à l’heure actuelle, voire même pire, surtout que nos moyens d’action étaient insuffisants par rapport à ce que nous avons aujourd’hui», affirme Mohamed Saïd Karrouk, professeur de climatologie.
«Ce n’est pas la première fois que le Maroc vit une sécheresse mais cette année, je pense qu’il faut trancher. Le réchauffement climatique évolue à une vitesse qui nous dépasse et la science a besoin de temps, elle ne peut pas suivre l’évolution naturelle du climat. Les évènements météorologiques et climatiques avancent très rapidement, il faut donc savoir agir à l’avance et avoir le courage de s’aventurer et prendre des décisions convenables pour l’avenir», ajoute-t-il.
Rappelons que le Roi Mohammed VI a donné mercredi 16 février ses instructions pour mobiliser 10 milliards de dirhams en vue d’atténuer les effets du déficit pluviométrique.
M. Ait Ouaanna