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Mohammed VI : «L’Afrique a besoin de femmes dirigeantes et de l’ensemble de ses compétences féminines»

Mohammed VI : «L’Afrique a besoin de femmes dirigeantes et de l’ensemble de ses compétences féminines»

Le Roi Mohammed VI a adressé un message aux participants à la 2ème édition du sommet annuel de l’initiative "Women in Africa", première plate-forme internationale d’appui au développement économique et d’accompagnement des femmes africaines leaders et à haut potentiel, qui a ouvert ses travaux jeudi à Marrakech.

Le texte intégral du message royal dont lecture a été donnée par Abdellatif Menouni, conseiller du souverain.

"Excellences, 

Mesdames, Messieurs,

Il nous est agréable de vous adresser ce message, à l’ouverture du Sommet annuel de l’Initiative pionnière : "Women in Africa", qui se tient à Marrakech. Il s’agit de la première plate-forme internationale d’appui au développement économique et d’accompagnement des femmes africaines leaders et à haut potentiel.

Nous tenons d’abord à exprimer l’estime dans laquelle nous tenons les promoteurs de cette initiative qui a l’ambition d’encourager les compétences et les talents féminins en Afrique, de mettre en exergue le rôle de la femme dans l’impulsion du processus de développement global du continent. 

Nous avons bon espoir que cette importante manifestation, forte de son programme riche et varié et à la faveur d’une approche novatrice et inclusive, puisse formuler des réponses appropriées aux problèmes majeurs qui entravent les efforts de développement en Afrique.

En la matière, et c’est là notre conviction, l’affirmation du principe d’égalité des femmes et des hommes est le moyen adéquat pour atteindre une prospérité profitable à toutes et à tous. 

Excellences, 

Mesdames, Messieurs,

Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique, qui avance résolument dans sa quête du statut de puissance émergente, a besoin d’initiatives novatrices et ciblées, d’une action concertée aux effets durables, d’une approche innovante et inclusive. 

Aussi, dans sa marche vers le développement, l’Afrique est appelée à exploiter de façon optimale toutes ses potentialités, plus particulièrement son capital immatériel, et à valoriser ses compétences, notamment celles des femmes, compte tenu de leur grand potentiel et de leurs capacités remarquables. 

Ce n’est pas un hasard, faut-il le rappeler, si les femmes africaines comptent à leur actif des succès et des réussites multiples.

En effet, mieux instruites, plus actives et plus libres dans leurs choix de vie, elles s’illustrent désormais par une présence plus dynamique dans les sphères politique, économique et sociale.

Si la condition des femmes africaines s’est nettement améliorée, il faut bien admettre que le continent a encore du chemin à parcourir dans ce domaine. 

En conséquence, des efforts accrus doivent être déployés pour développer le niveau d’implication effective des femmes dans les dynamiques de développement en cours et dans les processus décisionnels.

Il faut aussi tirer le meilleur parti de la forte propension des femmes africaines à occuper des positions de leader, dans le monde de l’entrepreneuriat à l’échelle du continent. 

A cet égard, l’action conjuguée des pouvoirs publics, du secteur privé et de la société civile est décisive pour renforcer le leadership féminin qui agit comme un moteur de développement.

Aucun pays, aucune société, aucune économie, ni aucune entreprise ne peut relever les défis de l’heure, ni mettre en valeur tout son potentiel si les femmes sont mises à l’écart.

De ce fait, les mesures en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes doivent constituer le fondement de toute stratégie efficace de développement durable. 

Cette conviction est au cœur du programme phare de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, plus particulièrement de ses 17 Objectifs de Développement Durable. 

Elle est, aussi, au centre des préoccupations des pays Africains. De fait, l'égalité des genres au sein de l'Union Africaine fait l’objet d’un engagement constant confirmé par le Sommet de l’UA de janvier 2018, lequel a inscrit la parité hommes-femmes comme objectif à atteindre à tous les niveaux, à l’horizon 2025.

Aussi, face à l’injustice subie par les femmes africaines, notre devoir est de valoriser leurs multiples apports en les incorporant aux plans nationaux de développement socio-économique. Leur leadership s’en trouvera, ainsi, renforcé au sein de leurs sociétés respectives. 

Par ailleurs, il convient de faciliter l’accès des femmes, notamment les plus démunies d’entre elles, à des mécanismes innovants de financement, de favoriser l’appropriation et la diffusion de technologies sûres et durables, de mettre en place des espaces de concertation et de prise de décision aux niveaux local et national, suivant une approche participative.

Excellences, 

Mesdames, Messieurs, 

Dieu a honoré le genre humain, dont les femmes et les hommes ont été proclamés égaux par l’Islam, en les assujettissant aux mêmes obligations. Ce principe égalitaire constitue aussi une valeur universelle consacrée dans les traités internationaux, où est proscrite toute discrimination fondée sur le genre. 

Dans cette optique, nous nous attachons à assurer les conditions d’une vie digne à tous les Marocains.

Nous œuvrons aussi, depuis plusieurs années pour que le Maroc s’engage plus avant sur la voie de l’égalité entre les hommes et les femmes: une finalité considérée comme un droit humain fondamental, un impératif juridique, une exigence socio-économique. 

En la matière, la Constitution de 2011 a représenté un tournant fondamental, en consacrant sans équivoque l’égalité entre l’homme et la femme en termes de droits et de libertés et en soulignant la nécessité d’instaurer le principe de parité.

Et afin de conforter cette dynamique, nous avons initié de nombreux programmes en faveur de l’indépendance économique des femmes et de l’entreprenariat féminin, au niveau national.

Nous avons également procédé à la réforme du Code de la Famille et du Code pénal pour lutter contre les violences faites aux femmes. De même qu’a été institué un quota pour la représentation des femmes au sein du Parlement. 

Dans la même veine, Nous avons créé le Prix TAMAYUZ qui vise à encourager les contribntions remarquables de femmes marocaines en faveur de la consécration des principes d’équité et d’égalité.

Par ailleurs, une série d’initiatives ont été lancées pour intégrer le principe d’égalité lors de la conception, la planification et la mise en œuvre des politiques publiques. 

En outre, la budgétisation sensible au genre est un outil essentiel pour garantir aux femmes l’accès à leurs droits et leur permettre de prendre une part active dans les différents secteurs de la vie publique.

A cet égard, le Maroc est disposé à partager avec les pays africains frères son expérience en matière de facilitation de l’institutionnalisation budgétaire de l’égalité.

La femme africaine pourra ainsi concourir efficacement à l’accélération du rythme des changements dont l’effet multiplicateur affectera positivement l’ensemble de nos sociétés, dans toutes leurs composantes. 

Excellences,

Mesdames, Messieurs, 

Tout frein à la jouissance par les femmes de leurs droits, constitue une entrave au développement du Continent.

Si l’Afrique est confrontée à plusieurs défis structurels, la femme ne devrait pas en payer le tribut.

Elle doit, au contraire, constituer un pilier majeur dans la construction de sociétés capables de s’adapter aux transformations et aux nouveautés, présentes et à venir. 

L’Afrique a besoin de femmes dirigeantes et de l’ensemble de ses compétences féminines, dont des cheffes d’entreprise, des actrices associatives, et bien d’autres protagonistes, pour concourir à changer la donne dans leurs pays respectifs et investir leur grand potentiel au service d’une Afrique forte, unie et confiante, en constante évolution et fermement déterminée à embrasser des lendemains meilleurs. 

Et c’est là tout le sens de la mission, noble et louable, de l’Initiative "Women in Africa".

A ses promoteurs, nous tenons à exprimer Nos remerciements et notre considération pour les efforts louables qu’ils déploient au service de la femme africaine, en veillant à préparer la future génération de femmes à occuper des postes de responsabilité.

Grâce aux savoir-faire qui vous sont reconnus, aux bonnes pratiques et aux expériences réussies que vous comptez à votre actif, nous sommes persuadé que la rencontre d’aujourd’hui sera l’occasion pour vous d’engager des échanges approfondis et une concertation constructive autour des différentes questions liées à la femme africaine.

Nous avons bon espoir que les propositions et les recommandations issues de vos débats puissent contribuer à consolider les acquis. C’est ainsi que, fort du concours appréciable de toutes ses femmes, notre Continent pourra aspirer au progrès, à la solidarité, à l’émancipation.

En vous renouvelant nos souhaits de bienvenue au Royaume du Maroc, nous prions le Très-Haut de guider vos pas et de couronner vos efforts de succès.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh". 

 

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