-Des membres de la Commission parlementaire des secteurs sociaux ont jugé le projet de budget du ministère de la Santé pour 2021 insuffisant face à la crise sanitaire et la demande croissante des Marocains en termes de soins.
-Ils ont également appelé à une augmentation des ressources humaines.
La Commission parlementaire des secteurs sociaux, sous la présidence de Saida Atibouali, s’est réunie le mardi 10 novembre pour la discussion du projet de budget du ministère de la Santé au titre de l’année budgétaire 2021. Cette réunion s’est tenue en présence du ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, ainsi que des membres de la commission.
Lors de cette réunion, Mbarka Safa, représentante du Parti authenticité et modernité, a rappelé les difficultés engendrées par cette crise sur la tranche de la population la plus fragilisée, et l’impact que cela a eu sur le système de santé marocain, d’où la nécessité, selon elle, de renforcer davantage les moyens sanitaires du Royaume.
«Nous jugeons que le budget consacré à la santé pour l’année 2021 demeure faible au regard de la crise sanitaire que nous vivons actuellement, qui a mis à l’arrêt l’ensemble de l’économie nationale. Le budget alloué pour l’année prochaine ne représente que 0,1 % du PIB national, ce qui est très faible, alors que cette crise a démontré qu’il faut mettre plus de moyens humains et financiers en faveur de la santé», a fait savoir Mbarka Safa.
«Les 5.000 postes dans le secteur de la santé qui sont prévus pour l’année 2021 sont insuffisants, alors que nous avons une grande faiblesse en termes de ressources humaines, avec un manque de 32.387 médecins et 64.470 en aides soignants», ajoute-t-elle.
Un avis partagé par Laila Ahkim, représentante du Mouvement populaire, qui n’a pas manqué de rappeler que «depuis plus de 5 ans, nous débattons du budget dédié à la santé, qui ne répond toujours pas aux exigences et à la demande de la population marocaine. Nous nous attendions à une plus importante hausse, mais à notre grande surpris,e il n’a été relevé que de très peu comparativement à la demande croissante de la population marocaine en termes de soins et aux manques d’infrastructures hospitalières».
Les membres de la Commission ont également mis le doigt sur la problématique d’exécution du budget annuel par le ministère de la Santé.
«Je salue l’effort réalisé par votre ministère avec cette hausse du budget, qui représente 6,79% du budget global de l’Etat, chose qui n’a jamais été vu auparavant, avec notamment un montant avoisinant les 22 Mds de DH. Toutefois, nous notons un manque d’exécution du budget pour l’année en cours, qui n’a atteint jusqu’ici que 40%, comparativement à 74% lors de l’année écoulée.
Nous appelons donc à une meilleure gestion et consommation du budget annuel de la santé, et plus d’explication concernant sa répartition au niveau national», a souligné pour sa part Moustapha Ibrahimi, représentant du Parti de la justice et du développement.
Par ailleurs, il a été rappelé, lors de cette réunion, les moyens engagés par le Maroc pour faire face à la crise sanitaire liée à la Covid-19, ainsi que les efforts réalisés par le pays afin d’assurer la vaccination de la population marocaine qui doit débuter d’ici quelques semaines.
Il a également été question, lors de ce débat, de revenir sur l’évolution de la situation épidémiologique qui demeure inquiétante du fait de la hausse des cas graves et critiques nécessitant une assistance respiratoire.
Badr Chaou