Un géant projet de gazoduc est en discussion entre le Maroc et le Nigeria, où le Roi Mohammed VI entreprend une visite officielle historique.Ce "trans-africain pipeline" revêt de multiples enjeux commerciaux et économiques, mais aussi géostratégiques, d'autant plus qu’il implique tous les pays concernés dans la perspective d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région. "Ce grand projet est amplement justifié pour notre région qui regorge d'importantes quantités de gaz naturel, dont le Nigeria détient à lui seul 90% des recettes et 30% des réserves continentales", explique Morlaye Bangoura, commissaire en charge de l’Energie à la Commission de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Concrètement, le partenariat maroco-nigérian ouvre la voie à l'alimentation en énergie des pays traversés par le futur gazoduc, long de 4.000 kilomètres. Premier du genre, ce projet gigantesque entre le Golfe de Guinée et le Maroc pourra à terme relier également l’Europe, gros consommateur d'hydrocarbures.
Ithmar Capital joue les premiers rôles
Pour appuyer ce projet d’envergure, le fonds souverain marocain, Ithmar Capital, et le fonds souverain du Nigeria, Nigeria Sovereign Investment Autority (NSIA), ont signé un accord de partenariat stratégique. Il permet, entre autres, l’adhésion du Nigeria au Green Growth Infrastructure Facility for Africa (GGIF for Africa), premier fonds d’investissement vert dédié au continent africain. GGIF for Africa a été lancé par la Banque mondiale et Ithmar Capital lors du Sommet de la finance qui s’est tenu le 16 novembre 2016, en marge de la COP 22 à Marrakech. Il a pour objectif de catalyser la transition de l’Afrique vers une économie verte. Par ailleurs, les deux fonds s'engagent, dans le cadre de cet accord, à explorer les opportunités d’investissement dans des secteurs stratégiques, notamment la sécurité alimentaire, les infrastructures et les énergies renouvelables au Maroc et au Nigeria, mais également plus largement dans tous les pays africains.■